samedi 25 avril 2020

FEUILLETON 12 LA FUGUE DU BIDULE


Résumé des épisodes précédents : les GF ont répété le Canon du carton perdu. Un petit projet est en cours.


23/04/2020 19h29

Episode 12

Les  choristes  arrivèrent  à  la  répétition  et  purent  se  rendre  compte  que  la   vie reprenait ses droits… Dans la cour du Conservatoire à Rayonnement Hygiénique, les enfants couraient en tous sens et faisaient un raffut à casser tous les tympans… Mais c’était  une telle joie de les  voir revivre que personne n’aurait osé leur demander de se taire… Ils  tournaient autour de  l’autobus qui, sans doute,  les avait ramenés d’un concert à Caen...

La répétition se passa plutôt bien (Comme d’habitude, me direz-vous, cela ne se passe jamais mal)… Mais là, avec un petit plus, des instants de grâce, ceux après lesquels on court et que l’on espère le plus nombreux possibles…

C’est la fugue du "Kyrie" qui fut l’objet d’un travail minutieux, sujets, contre-sujets, réponses, strette, pédale, divertissements et toute cette mécanique technique qui, lorsque le chant se déroule, disparaît au profit de la beauté pure. Le chef promit qu’il passerait un instant à tout expliquer plus en détail, un de ces jours.

A la pause, Anatole posa une question, à propos d’un travail du chœur par voix vidéotique. Le chef fut clair, soutenu par des expertes qui affichèrent une certaine appréhension à manier les câbles, prises, écrans et autres bidules aux noms californiens dont on ne sait jamais à quoi ils servent. Il trouva l’idée excellente mais la difficulté de sa réalisation, pour qu’elle soit de bonne qualité, demandait de telles connaissances qu’il considéra que ce fut bien impossible…

Le travail repris, le "Kyrie" passa comme une lettre à la poste, enfin, ce qu’il en restait depuis les récents évènements qui l’avaient un peu malmenée, et compta que désormais le taux d’apprentissage de l’œuvre était arrivé à 72%. Nous étions donc sur le bon chemin. Si une pluie de météorites ne tombe pas sur la terre ou si la Manche n’envahit pas le Pays d’Auge, nous aurons quelques chances de le chanter bientôt, ce satané Requiem.


(Gardiner)

 Mais… Car il fallut bien arriver à la question qui brûlait toutes les lèvres. Le chef ne se défila pas, remercia la Trésorière Alphonsine et la Présidente aux oreilles de lynx de leur aide dans l’avancée du projet, et commença, avec une officialité non dénuée d’émotion.

Eh bien, dit-il, le projet, comme je vous l’ai dit à la dernière répétition, doit se voir. Et bien, regardez, vous le voyez autour de vous.

Les choristes, éberlués, regardèrent de tous les côtés, et ne virent rien. Il y avait bien les pianos, les percussions, l’autobus des enfants dans la cour, le tas de fiente de pigeons qui montait maintenant à quatre mètres cinquante, mais rien qui ne semblait correspondre à un projet concernant une chorale, surtout celle des Joyeux Gazouillis *.

Si, si, je vous assure, dit le chef, vous pouvez voir ce que sera notre prochain projet, celui qui va démarrer dans moins de quinze jours.

Mais, le bidule de Mozart ? Demanda Alberich d’un ton peu enjoué…

Ne vous inquiétez pas, avec ce projet, nous pourrons le travailler deux fois plus…

- Regardez, dit le chef… Notre projet, c’est…

Juste à ce moment, la sirène se mit à retentir et tout le monde fila à l’anglaise sans demander son reste…

E.P.

À suivre...


* Note de B : je pense que le Chef veut dire des Gazouillis Farfelus

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