dimanche 26 avril 2020

EPISODE 14 LES VIP

Résumé des épisodes précédents : le Chef a expliqué avec moult détails le "Kyrie" du bidule. Il a enfin précisé le Projet : une tournée de la CGF en car de luxe.


25/04/2020 20h35

Épisode 14

A l’heure dite, tous les choristes et le chef étaient prêts. L’autobus, rutilant, éclatait d’un rouge vif surligné de bleu outremer avec un petit liseré jaune. Il semblait tout neuf, avec des grosses roues, de larges vitres pour voir le paysage et même un étage aménagé en salle de répétition. Ce magnifique véhicule à impériale serait royal pour le CGF et sa grande tournée qui allait débuter ce soir-même.

Les bagages avaient été limités à 32 kilogrammes par personne, partitions comprises, ce qui avait permis à chacun d’emporter tout ce dont il aurait besoin, ses livres préférés, ses peluches et ses habits du dimanche. Car, bien évidemment, la tenue de concert officielle ne pouvait manquer.

Le chauffeur installa tout cela dans les coffres immenses ainsi que le piano à queue, 26 caisses de « Lieu chéri », le barbecue, douze cubis de Côtes de la Touques et une bouteille de pastis, les ténors ayant promis de diluer au maximum.

Madame la Présidente, qui avait été chez le coiffeur l’après-midi même, prit sa liste et cocha les cases lorsque les choristes montèrent un à un dans le véhicule. Il ne manquait personne. Le chef, tel un capitaine de vaisseau républicain, monta le dernier et donna l’ordre au chauffeur d’appuyer sur le bouton. On entendit un pschiiiit et la porte se ferma… 

L’intérieur du car, aussi luxueux qu’un wagon de l’Orient Express, sentait la rose et offrait toutes les commodités. La largeur des fauteuils recouverts de velours damassé offrait une assise plus que confortable. Il y avait tant de place pour les jambes que l’on pouvait s’allonger sans risque de gêner le voisin de devant. Des petits salons accueillaient ceux qui voulaient jouer au cartes tandis que le bar, au milieu du car, offrait tisanes et vermouth, soit avec des petits biscuits au miel soit avec de longues tuiles salées au cheddar mexicain. Dans le fond, une salle proposait des films, des pièces de théâtre ou des opéras sur un écran en trois dimensions.



Bien évidemment, une salle de bain avec baignoire à jets pulsants, sauna, table de massage et tout ce qu’il fallait occupait le sous-sol du bolide.



Le chauffeur tourna la clef, le moteur vrombit dans une tonalité inconnue et l’engin s’ébranla dans la petite allée du chocolatier.

Note de B : le chauffeur doit être un as du volant.
Pas d'inquiétude pour la suite du voyage !
Arrivé sur le plateau, un garçon en grande tenue apporta à chacun des voyageurs un plateau repas. Sous la cloche en argent se tenait du saumon d’Australie avec blinis caviarisés de Tasmanie, une côte de bœuf des hauts de Lessard-et-le Chêne avec un gratin lexovien, un camembert hors d’âge et une teurgoule* cuite au feu de bois durant toute la nuit précédente dans un four alimenté avec toutes les versions restantes de la Messe des Pauvres**.

Une fois le repas terminé, le chef fit un discours et tout le monde s’endormit paisiblement dans les fauteuils transformés en vastes couchettes avec des draps de soie armoriés aux insignes de la Chorale des Joyeux Gazouillis ***. Le car continua sa route en silence.


Note de B : on voit bien 
que tout le monde ne 
range pas sa chambre
de la même façon...


E.P.

A suivre…




Notes de B :
* Tout le monde espère que la teurgoule a été préparée par François dont c'est la spécialité ( en plus de produire des sons très très bas )
** Allusion un peu perfide de la part du Chef- écrivain  à une prestation de la CGF dans l'ancien monde.
*** Joyeux ou farfelus ?  Probablement les deux. Mais CGF sonne mieux à l'oreille que CJG. 




Hé hé ! 😉

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