Résumé des épisodes précédents : le Chef a expliqué avec moult détails le "Kyrie" du bidule. Il a enfin précisé le Projet : une tournée de la CGF en car de luxe.
25/04/2020 20h35
Épisode 14
A l’heure dite, tous les choristes et le chef étaient prêts.
L’autobus, rutilant, éclatait d’un rouge vif surligné de bleu outremer avec un
petit liseré jaune. Il semblait tout neuf, avec des grosses roues, de larges
vitres pour voir le paysage et même un étage aménagé en salle de répétition. Ce
magnifique véhicule à impériale serait royal pour le CGF et sa grande tournée
qui allait débuter ce soir-même.
Les bagages avaient été limités à 32 kilogrammes par personne,
partitions comprises, ce qui avait permis à chacun d’emporter tout ce dont il
aurait besoin, ses livres préférés, ses peluches et ses habits du dimanche.
Car, bien évidemment, la tenue de concert officielle ne pouvait manquer.
Le chauffeur installa tout cela dans les coffres immenses ainsi
que le piano à queue, 26 caisses de « Lieu chéri », le barbecue,
douze cubis de Côtes de la Touques et une bouteille de pastis, les ténors ayant
promis de diluer au maximum.
Madame la Présidente, qui avait été chez le coiffeur l’après-midi
même, prit sa liste et cocha les cases lorsque les choristes montèrent un à un dans
le véhicule. Il ne manquait personne. Le chef, tel un capitaine de vaisseau
républicain, monta le dernier et donna l’ordre au chauffeur d’appuyer sur le
bouton. On entendit un pschiiiit et la porte se ferma…
L’intérieur du car, aussi luxueux qu’un wagon de l’Orient
Express, sentait la rose et offrait toutes les commodités. La largeur des
fauteuils recouverts de velours damassé offrait une assise plus que
confortable. Il y avait tant de place pour les jambes que l’on pouvait s’allonger
sans risque de gêner le voisin de devant. Des petits salons accueillaient ceux
qui voulaient jouer au cartes tandis que le bar, au milieu du car, offrait
tisanes et vermouth, soit avec des petits biscuits au miel soit avec de longues
tuiles salées au cheddar mexicain. Dans le fond, une salle proposait des films,
des pièces de théâtre ou des opéras sur un écran en trois dimensions.
Bien évidemment, une salle de bain avec baignoire à jets
pulsants, sauna, table de massage et tout ce qu’il fallait occupait le sous-sol
du bolide.
Le chauffeur tourna la clef, le moteur vrombit dans une
tonalité inconnue et l’engin s’ébranla dans la petite allée du chocolatier.
Arrivé sur le plateau, un garçon en grande tenue apporta à
chacun des voyageurs un plateau repas. Sous la cloche en argent se tenait du
saumon d’Australie avec blinis caviarisés de Tasmanie, une côte de bœuf des
hauts de Lessard-et-le Chêne avec un gratin lexovien, un camembert hors d’âge et
une teurgoule* cuite au feu de bois durant toute la nuit précédente dans un four
alimenté avec toutes les versions restantes de la Messe des Pauvres**.
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| Note de B : le chauffeur doit être un as du volant. Pas d'inquiétude pour la suite du voyage ! |
Une fois le repas terminé, le chef fit un discours et tout
le monde s’endormit paisiblement dans les fauteuils transformés en vastes
couchettes avec des draps de soie armoriés aux insignes de la Chorale des
Joyeux Gazouillis ***. Le car continua sa route en silence.
Note de B : on voit bien
que tout le monde ne
range pas sa chambre
de la même façon...
E.P.
A suivre…
Notes de B :
* Tout le monde espère que la teurgoule a été préparée par François dont c'est la spécialité ( en plus de produire des sons très très bas )
** Allusion un peu perfide de la part du Chef- écrivain à une prestation de la CGF dans l'ancien monde.
*** Joyeux ou farfelus ? Probablement les deux. Mais CGF sonne mieux à l'oreille que CJG.
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| Hé hé ! 😉 |






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