dimanche 10 mai 2020

FEUILLETON 29 RETOUR TRIOMPHAL À LISIEUX

Résumé des épisodes précédents : coup de théâtre à Rosolarios ! Le concert s'est doublé d'un mariage, celui de Léonide et Melchior, dont les témoins furent le Chef (pas rancunier pour un sou ) et Aïda. Concert comme mariage ont été exceptionnels. Mais les meilleures choses ont une fin et il faut songer au retour...



10/05/2020 10h02

Épisode 29

Au petit matin, voilé d’une légère brume, tulle de rosée fraîche et presque rose à cause du soleil naissant, l’autobus volait parmi les champs et les fleurs, les arbres et les poteaux télégraphiques. Il y eut des montagnes à gauche, la mer à droite, des ponts, des viaducs, des souterrains, des passages à niveau, des culs de sac au bout desquels il fallut faire demi-tour, des courbes et des droites, des montées et des descentes, des bouchons, des feux tricolores et des stops, des dos d’âne et de girafe, des nids de poules et de méduse, des nains qui traversaient avec Blanche-Neige sur des passages cloutés, des canards et des hérissons qui emmenaient leurs familles en vacances sans faire attention, des tempêtes de neige, des orages et des aurores boréales.

Au lever, juste au moment où le convoi traversait un large fleuve, Léonide se souvint du oui à Melchior qui lui avait répondu par un autre oui aussi détonnant qu’un éclair d’orage nuptial 💓. Ils en sourirent et Béatanaëlle, qui notait tous les faits et gestes de la tournée dans son petit carnet, leur fit un petit clin d’œil complice.

Après le petit-déjeuner, l’on fit un concours de poésie. C’est Florimon qui gagna pour les garçons et Hermilienne pour les filles. Ensuite, l’on chanta le Canon du Carton qui, tant il fut développé, mena jusqu’au déjeuner. Enfin, vers seize heures, le dôme de la Basilique montra le bout de son nez et le panneau Lisieux marqua le début de la fin de la tournée. Des motards de la Police Municipale attendaient, sagement rangés, et se mirent en escadrille pour accompagner l’autobus au travers de la Ville.





Après le petit passage du chocolatier, le car, sous les hourras de la foule, entra dans la cour du Conservatoire à Rayonnement Hygiénique. Dès que le moteur fut arrêté, l’Harmonie Municipale entonna la Marseillaise et Monsieur le Maire, sur les marches, là où tombent habituellement les crottes de pigeons, fit un discours émouvant.

De l’autre côté, le Président de l’Agglo Briques et Parpaings fit un autre discours émouvant. Après les embrassades et les congratulations, il y eut un buffet avec du mousseux et des chips. Le chœur était habitué à autre chose mais trouva l’intention très louable et fut très honoré de cet accueil. Les autorités et le public rentrèrent chez eux tandis que les choristes se rassemblèrent une dernière fois dans la salle, entre les pianos et les bidules qui font du bruit quand on tape dessus.

Deux chinois masqués, comme tous les chinois, arrivèrent et discutèrent avec Alphonsine pendant un temps qui parût assez long, à cause des problèmes de traduction.

On sentit la trésorière sûre de son fait et les chinois, malgré de grands gestes et de petits cris chinois, ne semblaient pas avoir le dessus. Enfin, les chinois partirent dans l’autobus et Alphonsine revint présenter à la Présidente aux sages décisions le chèque de vente du véhicule, vendu deux fois le prix d’achat.


Alphonsine présenta le bilan définitif qui permettait de continuer, ce qui était l’essentiel.

Le chef présenta le nouveau projet artistique. Désolé pour la partition bleue qui devrait attendre un peu car Vénus étant placée dans le deuxième décan de Saturne en opposition à Mercure il fallait savoir être raisonnable. Ainsi, Uranus serait plus favorable à l’épanouissement de Neptune. Il présenta la Partition Jaune, une merveille de contrepoints, la Partition Violette à Rayures Mauves, d’une religiosité exquise et la Partition Multicolore, fantaisiste à souhait. Il remercia le chœur pour son indéfectible confiance et son talent merveilleux et félicita Léonide et Melchior.

 La Présidente aux enfants qui étaient, heureux de retrouver leurs parents, entrain de démonter les cordes du piano afin de les rapporter chez eux pour en faire des collets comme le leur avait appris leur grand-père pendant qu’il les gardait, dressa un bilan qui fut approuvé à l’unanimité. Elle félicita à son tour Léonide et Melchior et leur offrit un gros paquet rose entouré d’un nœud rose.



Les heureux mariés remercièrent la Présidente et portèrent aux pieds de chaque choriste une demande d’excuse. Cette partition Rose était tellement faite pour eux qu’ils avaient, ils l’avouaient bien volontiers, un peu perdu les pédales, mais la solution trouvée par le Chef valait tous les trésors du monde. Ils remercièrent bien sincèrement tous leurs amis choristes.

Léonide tira sur la bouclette de soie rose et Melchior retira le ruban. Tous deux ouvrirent avec délicatesse la magnifique boîte cachée par le papier. Ils l’ouvrirent, plongèrent leurs mains avec une avidité à peine contenue et, à ce moment précis, la Présidente aux nouvelles attendues se souvint qu’elle devait faire une annonce…

E.P.

A suivre…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire