Blog d'une choriste amateur qui a découvert le chant sur le tard et qui a beaucoup de plaisir à chanter dans sa chorale de Lisieux (Calvados) : L'Ensemble Vocal Gabriel Fauré, au répertoire varié mais centré sur la musique sacrée.
Tout sur les programmes du choeur, les répétitions, les concerts... Sur ses collaborations avec des associations, des chorales amies, des orchestres, des organistes.
Vive la musique et le chant choral !
La Présidente au petit papier de rien du tout qu’elle tenait
dans sa main annonça qu’il n’y aurait pas de répétition mardi prochain. Chacun
devait se reposer, le Conservatoire à Rayonnement Hygiénique devait subir
quelques nettoyages, Uranus serait caché par Neptune et les circonstances sont
en ce moment assez embouteillées… Bref, toute une série de raisons qui font
que… Mais que bientôt on réfléchirait et que etc. etc. Tout le monde s’en
doutait mais la Présidente à la conscience de Présidente s’en serait voulu de
ne pas le répéter.
Alors, Léonide et Melchior sortirent leurs mains de la boîte
avec une belle page de trois cents millimètres de haut sur cent quatre vingt
cinq millimètres virgule quatre de largeur, ce qui correspondait exactement aux
proportions du nombre d’or. Cette feuille représentait un joli bord de mer,
avec un phare et une mouette pilarde, traversée par une portée et portant un
titre : Le Canon de Kroszztrosssjkl.
Aussitôt, Léonide et Melchior donnèrent une copie de ce
canon à chacun des choristes, Aïda se mit au piano et l’on chanta cette
nouvelle œuvre qui pourra, bien travaillée, faire l’objet d’un magnifique
concert lors de la prochaine tournée.
La Canon de Kroszztrosssjkl terminé, le Chef prit la parole
et dit ceci :
Mes chers petits Amis,
Voici une belle aventure qui se termine… Je vous remercie
d’y avoir participé et me réjouis d’avoir partagé en votre compagnie tant de
beautés… Je remercie la Présidente au profil de rose d’avoir pris les bonnes décisions, Alphonsine d’avoir bien compté les sous dont elles ne sait plus quoi faire tant il y en a (Même si ce sont des Yuans) et Béatanaëlle de si bien retranscrire les faits et gestes de la CGF avec de si rigolotes illustrations pour les temps futurs...
Je vous embrasse tous et vous dis que vous allez me manquer
pendant cette absence… Je vous dirigerai dans ma tête, devant ma glace au
chocolat, peut-être aussi devant la mer ou dans les nuages… A très bientôt… Je ne serai jamais loin de vous...
Aïda joua
l’introduction et, sans que le Chef n’eut besoin de diriger,
le chœur chanta,
avant de rentrer dans ses maisons deçà-delà,
ces chansons
immortelles, autant que peut l’être l’EVGF,
Résumé des épisodes précédents : coup de théâtre à Rosolarios ! Le concert s'est doublé d'un mariage, celui de Léonide et Melchior, dont les témoins furent le Chef (pas rancunier pour un sou ) et Aïda. Concert comme mariage ont été exceptionnels. Mais les meilleures choses ont une fin et il faut songer au retour...
10/05/2020 10h02
Épisode 29
Au petit matin, voilé d’une légère brume, tulle de rosée
fraîche et presque rose à cause du soleil naissant, l’autobus volait parmi les
champs et les fleurs, les arbres et les poteaux télégraphiques. Il y eut des
montagnes à gauche, la mer à droite, des ponts, des viaducs, des souterrains,
des passages à niveau, des culs de sac au bout desquels il fallut faire
demi-tour, des courbes et des droites, des montées et des descentes, des
bouchons, des feux tricolores et des stops, des dos d’âne et de girafe, des
nids de poules et de méduse, des nains qui traversaient avec Blanche-Neige sur
des passages cloutés, des canards et des hérissons qui emmenaient leurs
familles en vacances sans faire attention, des tempêtes de neige, des orages et
des aurores boréales.
Au lever, juste au moment où le convoi traversait un large
fleuve, Léonide se souvint du oui à Melchior qui lui avait répondu par un autre
oui aussi détonnant qu’un éclair d’orage nuptial 💓. Ils en sourirent et Béatanaëlle,
qui notait tous les faits et gestes de la tournée dans son petit carnet, leur fit
un petit clin d’œil complice.
Après le petit-déjeuner, l’on fit un concours de poésie. C’est
Florimon qui gagna pour les garçons et Hermilienne pour les filles. Ensuite,
l’on chanta le Canon du Carton qui, tant il fut développé, mena jusqu’au
déjeuner. Enfin, vers seize heures, le dôme de la Basilique montra le bout de
son nez et le panneau Lisieux marqua le début de la fin de la tournée. Des
motards de la Police Municipale attendaient, sagement rangés, et se mirent en
escadrille pour accompagner l’autobus au travers de la Ville.
Après le petit passage du chocolatier, le car, sous les
hourras de la foule, entra dans la cour du Conservatoire à Rayonnement
Hygiénique. Dès que le moteur fut arrêté, l’Harmonie Municipale entonna la
Marseillaise et Monsieur le Maire, sur les marches, là où tombent
habituellement les crottes de pigeons, fit un discours émouvant.
De l’autre côté,
le Président de l’Agglo Briques et Parpaings fit un autre discours émouvant.
Après les embrassades et les congratulations, il y eut un buffet avec du
mousseux et des chips. Le chœur était habitué à autre chose mais trouva
l’intention très louable et fut très honoré de cet accueil. Les autorités et le
public rentrèrent chez eux tandis que les choristes se rassemblèrent une
dernière fois dans la salle, entre les pianos et les bidules qui font du bruit
quand on tape dessus.
Deux chinois masqués, comme tous les chinois, arrivèrent et
discutèrent avec Alphonsine pendant un temps qui parût assez long, à cause des
problèmes de traduction.
On sentit la trésorière sûre de son fait et les
chinois, malgré de grands gestes et de petits cris chinois, ne semblaient pas
avoir le dessus. Enfin, les chinois partirent dans l’autobus et Alphonsine
revint présenter à la Présidente aux sages décisions le chèque de vente du
véhicule, vendu deux fois le prix d’achat.
Alphonsine présenta le bilan
définitif qui permettait de continuer, ce qui était l’essentiel.
Le chef présenta le nouveau projet artistique. Désolé pour
la partition bleue qui devrait attendre un peu car Vénus étant placée dans le
deuxième décan de Saturne en opposition à Mercure il fallait savoir être
raisonnable. Ainsi, Uranus serait plus favorable à l’épanouissement de Neptune.
Il présenta la Partition Jaune, une merveille de contrepoints, la Partition Violette
à Rayures Mauves, d’une religiosité exquise et la Partition Multicolore,
fantaisiste à souhait. Il remercia le chœur pour son indéfectible confiance et
son talent merveilleux et félicita Léonide et Melchior.
La Présidente aux enfants qui étaient, heureux de retrouver
leurs parents, entrain de démonter les cordes du piano afin de les rapporter
chez eux pour en faire des collets comme le leur avait appris leur grand-père
pendant qu’il les gardait, dressa un bilan qui fut approuvé à l’unanimité. Elle
félicita à son tour Léonide et Melchior et leur offrit un gros paquet rose
entouré d’un nœud rose.
Les heureux mariés remercièrent la Présidente et portèrent
aux pieds de chaque choriste une demande d’excuse. Cette partition Rose était
tellement faite pour eux qu’ils avaient, ils l’avouaient bien volontiers, un
peu perdu les pédales, mais la solution trouvée par le Chef valait tous les
trésors du monde. Ils remercièrent bien sincèrement tous leurs amis choristes.
Léonide tira sur la bouclette de soie rose et Melchior
retira le ruban. Tous deux ouvrirent avec délicatesse la magnifique boîte
cachée par le papier. Ils l’ouvrirent, plongèrent leurs mains avec une avidité
à peine contenue et, à ce moment précis, la Présidente aux nouvelles attendues
se souvint qu’elle devait faire une annonce…
Résumé des épisodes précédents : l'enquête sur la disparition de la partition rose a été rondement menée par Pauline et le Chef. Léonide et Melchior ont été démasqués. La CGF a pu répéter.
09/05/2020
Épisode 28
A 16 heures, la répétition de la Partition Rose était terminée.
Les nuances, les harmonies, les mélodies, l’esprit si subtil de l’œuvre, la
force du second mouvement, la grâce du dixième et la subtilité miraculeuse du
quarante septième furent parfaitement maîtrisés. Commençaient alors les
préparatifs du dernier concert, le compte à rebours était en route.
L’autobus s’arrêta sur le parvis de la Basilique
Sainte-Rosalie de Rosolarios. Perchée au-dessus d’une grande place urbaine, il
ne fallait pas moins de deux cent trente marches pour y accéder. A quatre
temps, cela fit un très bel exercice de respiration.
L’église était immense,
bâtie avec un granite tout rose. Sous un dais immense, soutenu par des colonnes
de bois tourné, se trouvaient les gradins et le piano, le même que celui dont
s’était servi Elton John pour son concert de la semaine dernière, tout laqué de
rose. Aïda, qui connaissait ce piano pour l’avoir déjà joué à New-York, avait
revêtu une magnifique robe assortie.
Pendant cette installation, le Chef était encore avec
Léonide et Melchior qui refusaient de venir chanter. L’embarras du Chef était
bien réel.
- J’ai besoin de vous, dit-il, surtout toi, Léonide, qui
chante tout le solo du vingt-quatrième mouvement.
La discussion fut assez longue et Firminie, venue chercher
le chef car le temps pressait, ne sut pas ce qu’ils s’étaient dit. Elle crut
entendre, lorsque le Chef se mit à la suivre : « On fait comme on a
dit »… C’est tout ce qu’elle put rapporter à ses amis…
Le Chef dirigea un petit raccord qui se passa fort bien, les
alti et les soprani peaufinèrent leur maquillage et les basses ajustèrent les
papillons, parfaitement horizontaux et centrés.
Les petits bavardages
continuaient, ils étaient encore permis avant l’entrée en scène, et, bien-sûr,
le cas de Léonide et de Melchior était sur toutes les lèvres. On sentait même
quelques petits mécontentements gronder. Mais, comme l’affirma la Présidente à
la sagesse impériale, il faut faire, comme d’habitude, confiance au chef, ce
qui rassura tout le monde.
A 20 h 30 précises, la Chorale des Gazouillis Farfelus entra
en scène, impressionnée par tant de monde, tant d’applaudissements et cette
architecture si vaste de la Basilique Sainte-Rosalie de Rosolarios. Le silence
s’installa, assez long pour créer une petite panique, surtout que ni Aïda ni le
Chef n’étaient en scène. Et, soudainement, résonna avec un plein jeu d’une
beauté tonitruante, l’orgue immense, au moins 12 547 tuyaux est-il écrit sur le
guide touristique. Un prélude magnifique résonnait avec splendeur et, au moment
où commença la fugue, on vit arriver, dans la grande allée centrale, Aïda,
avec… Melchior au bras… Quel étonnement !?!?!
Bach, Prélude et fugue en la mineur
David Cassan
Arrivé à la hauteur du chœur, pas celui qui chante, celui
qui porte l’autel, un suisse, venu spécialement du Vatican, apporta un fauteuil et frappa le sol de sa hallebarde.
Et, au moment où l’orgue amena dans la
complexité de sa fugue un second sujet qui alla se mêler au premier, ornementé
d’un second contre-sujet, arriva, toujours dans la grande allée centrale, le Chef
avec… Léonide à son bras, en robe de mariée. Il la mena jusqu’au second
fauteuil apporté par un second suisse. Léonide sourit à Melchior 😁 💖 et le cardinal
arriva.
Ce fut un mariage somptueux. Aïda fut le témoin de Melchior
et le Chef celui de Léonide. On chanta l’AveVerum, le CantiquedeJeanRacine,
le Magnificat, le Rigolosa et tous les cantiques qui ornèrent avec splendeur ce
moment de magie mariale. Léonide dit oui à Melchior et Melchior dit oui à Léonide . Et
l’Alleluïa de Haendel résonna avec éclat.
Haendel, Le Messie, Alleluia
F.X. Roth
Enfin, juste après que le cardinal eut prononcé le Ite missa est, le premier accord de la
partition rose crépita de bonheur, pendant que Léonide et Melchior rejoignirent
main dans la main les rangs du chœur. Ce fut un concert fabuleux, époustouflant.
Cette création de la Partition Rose, qui parlait de bonheur et d’amour, qui
semblait faite à la mesure exacte de Léonide et Melchior, fut en éblouissement
d’un bout jusqu’à l’autre.
Le public exigea tant de bis que le concert dura le double
du temps prévu. Heureusement, le traiteur de la réception officielle avait tout
prévu. Il savait, tant la renommée de la CGF est grande, que cela se passerait
ainsi. Surtout que les discours furent un peu longs car le maire offrit à
Léonide et Melchior les clefs de la Ville, à Aïda un autographe d’Elton John, à
la Présidente à l’âme augeronne le diplôme des Chœurs Bien Menés et au Chef
l’insigne de l’ordre des plus grands Chefs du Monde.
Dés que l’autobus fut complet, il partit vers le nord et un
nouveau cocktail fut servi, joyeux. La suite royale fut réservée à Léonide et
Melchior, avec le lit à baldaquin, et tous rejoignirent leurs draps qui, pour
cette dernière nuit étaient d’un rose limpide et flamboyant.
L’autobus roulait sous la lune et les étoiles qui parfois
filaient, sous le bleu nuit d’un ciel de joie, et rentrait à l’allure autorisée
moins dix pour cent par sécurité vers le Conservatoire à Rayonnement Hygiénique
qui devait bien s’ennuyer…
Résumé des épisodes précédents : l'enquête sur la disparition de la partition rose se poursuit et l'étau se resserre autour de Léonide et Melchior. Le Chef dissimule mal son inquiétude malgré un dîner de gala et une soirée dansante des plus réussies.
08/05/2020
Épisode 27
?
?
Avec quelques courbatures, liées aux danses endiablées de la
veille, les choristes prirent un petit-déjeuner léger alors que l’autobus
survolait de grandes plaines céréalières ondulant au vent du sud.
On pouvait
entendre des fredonnements de la Partition Rose mais on les sentait bien
angoissés. Qu’allait-il se passer ce soir, pour le concert final de la
tournée ? Toutes les places étaient réservées, des ministres et des présidents
de ceci ou de cela devaient y assister et aussi, beaucoup plus important, des
enfants de nombreuses écoles.
La matinée fut consacrée à une heure de vocalises. La
machine à vocalises s’en chargea pendant que Aïda et le chef discutaient du
nouveau programme qui serait dévoilé dès le retour à Lisieux. Or, pendant qu’il
notait les nuances sur la partition d’Aïda, le Chef fit tomber son crayon. Il
se précipita pour le ramasser et trouva, juste à côté de la mine, un fil, de
quatre à cinq centimètres de long, d’une couleur assez proche du vert
cathédrale… N’ayant aucune idée de ce que cela pouvait être, il le mit dans sa
poche et reprit, avec Aïda, l’étude de la partition.
Les choristes terminèrent leurs vocalises avec des voix dont
on sentait qu’elles avaient encore pris de l’ampleur, avec un grain beaucoup
plus soyeux qu’au premier jour de la tournée. Mais… Qu’allaient chanter ces
voix ?
Après les vocalises, une séance de gymnastique permit aux
courbatures de disparaître, juste avant que masseurs et masseuses ne viennent
parfaire la forme des chanteurs, employant des huiles australiennes aux parfums
ésotériques. Un passage au hammam et tout le monde fut en pleine forme pour le
déjeuner qui ne serait composé que de sucres lents.
Le Chef, à l’heure de l’apéritif, jus de carottes et
d’orties, montra le fil à Pauline. Aucun doute, c’est un fil d’Ecosse. Et qui dit fil d’Ecosse dit chaussette. Poussant son investigation, Pauline déclara même
avec certitude qu’il s’agissait d’une chaussette droite, de taille 37, ou
peut-être 38, elle n’était pas complètement sûre.
*
- Alors ? dit le chef, une plume de mouette pilarde
serait rentrée dans la chaussure, se serait collée à la chaussette qui
elle-même aurait perdu à la fois la plume et un petit bout de fil.
- C’est possible, continua Pauline… mais il nous faut une
preuve… J’ai trouvé l’astuce….
Juste après le repas, en attendant la répétition, Pauline
rencontra par hasard (enfin, un hasard qui, mine de rien, était prémédité)
Léonide.
- Bonjour Léonide, j’ai un petit problème pour ce soir…
- Lequel ? Je peux peut-être t’aider…
- Oui, j’ai fait un énorme trou à ma chaussette droite, en
aurais-tu une à me prêter…
- Bien-sûr… Je vais la chercher et je reviens tout de suite…
Léonide revint avec une chaussette droite de couleur assez
proche du vert cathédrale.
- Merci beaucoup, Léonide… Je te la rends après le concert.
Pauline et le Chef se retrouvèrent pour confronter le fil
trouvé près de la bibliothèque et la chaussette droite à couleur proche du vert
cathédrale de Léonide. Aucun doute possible, le fil provient de la chaussette,
la chaussette est faite du même fil d’Ecosse. Cela fait deux preuves, la plume
de mouette pilarde et le fil d’Ecosse d’une couleur assez proche du vert
cathédrale. C’est Léonide, avec Melchior pour complice, qui a volé la Partition
Rose.
La répétition approchait, les choristes commençaient à
monter l’escalier aux coquillages bretons. Il fallait se dépêcher, peut-être
retrouver cette partition avant d’être obligé d’annoncer l’annulation du
concert. Il avait déjà fallu repousser celui de la partition bleue il y a
quelques années, imposer à nouveau pareil traumatisme semblait difficile pour
la Présidente aux désirs concrets et pour le chef.
Pauline et le Chef coururent jusqu’à la cabine de Léonide.
Ils surprirent Melchior lui dire " c’est quoi cette histoire de
chaussette ? " … Mais à ce moment précis, chacun devait se mettre face
à ses responsabilités.
- Ma chère Pauline,
avec la complicité de Melchior, je t’accuse d’avoir volé la Partition Rose.
- Mais, comment cela… Pourquoi me persécutes-tu ainsi ?
- J’ai des preuves…
- Pffft Je voudrai bien savoir lesquelles…
- C’est simple, une plume de mouette pilarde et un fil de
chaussette droite de couleur assez proche du vert cathédrale exactement du même
fil d’Ecosse que ta chaussette. Tu as retiré tes chaussures mais un petit bout
de plume était resté accroché à ta chaussette. Il se sera détaché au moment du
vol en même temps que la plume s’est posée sur la moquette de soie rouge. Tu es
en état d’arrestation.
Léonide et Melchior fondirent en larmes et avouèrent leur
crime.😭
- Mais où se trouve la Partition Rose ? demanda le
Chef, compatissant à la tristesse de la situation.
- Elle est là, je vais vous la rendre…
Le chef en sua de plaisir, bien content qu’un des problèmes
du jour soit réglé.
- Mais… Pourquoi ? demanda t’il…
- Melchior et moi désirons nous marier dès que possible… 💑Pour la messe de mariage, nous voulions l’exclusivité de la PartitionRose,
qu’elle soit jouée en première mondiale, strictement consacrée à notre amour ❤💙💚💛💜.
Nous voulions partager la PartitionRose avec vous tous pour ce grand moment,
pas avant…💖
En redonnant la Partition Rose au Chef, Léonide et Melchior
repartirent dans des flots de larmes, baignés dans un océan de gémissements, de
regrets et de sanglots. 😭😢
Pauline et le Chef montèrent à l’étage pour la répétition.
Le chef dit simplement qu’il avait retrouvé la Partition Rose sous son lit et
le travail se passa admirablement, comme si de rien n’était. Sauf que Léonide
et Melchior n’assistaient pas à la répétition.
E.P
A suivre…
* Note de B : n'ayant pas trouvé de chaussettes du fameux vert cathédrale, j'ai dû me contenter d'un vert ordinaire ( mais avec des reliefs néanmoins et de toute évidence en fil d'Écosse) Que le lecteur veuille bien me pardonner !
Résumé des épisodes précédents : l'enquête sur la disparition de la partition rose s'est poursuivie dans l'autobus.
07/05/2020 19h50
Épisode 26
Pauline et Léonie, Melchior et le chef se trouvaient
maintenant dans le petit salon. La première chose qu’ils firent fut de faire
sonner leurs verres de rosé 1947, buvant à la tournée qui se déroulait pour le
bonheur de tous. Ils parlèrent ensuite, à grands renforts de rigolades, du
cocktail de Iiiiiiiiii, des souvenirs de Kroszztrosssjkl ou de la chute dans
l’escalier. Ils évoquèrent aussi le concert du lendemain, avec la Partition
Rose
- Ce sera magnifique, lança Pauline…
- Tout à fait, répliqua le chef…
- Oui, nous avons hâte, murmura Léonide…
- A ce propos, continua le Chef, on a un petit problème avec
la Partition Rose. Elle a disparu, ce qui compromet le concert de clôture.
Melchior poussa un petit cri qui pouvait ressembler à un non
interrogatif. Pauline analysa cette tonalité comme pouvant être une présomption
de quelque chose, mais de quoi, elle fut incapable de le penser. Après tout,
elle n’était pas un détecteur de mensonges. Cependant, elle demanda aux deux
choristes :
- On voulait juste mettre un peu d’ordre dans le déroulement
de la nuit à Kroszztrosssjkl. C’est tout simplement pour une question
administrative, c’est la Présidente au teint de rosée qui nous le demande, pour
le livre des comptes-rendus.
On sentit un petit flottement et le chef se lança. Après
tout, c’était lui le chef et si quelqu’un devait mettre les pieds dans le plat,
c’était à lui de le faire.
- A quelle heure êtes-vous rentrés au bus ?
- Très exactement à 7h45, répondit Léonide. Pourquoi ?
- Qu’avez-vous fait ensuite ?
- Alors… Nous sommes
arrivés, nous avons lu la notice du bouton rouge et, avant d’appuyer, avons
retiré nos chaussures pour ne pas salir l’autobus.
- Oui, continua Melchior, Léonide, par mégarde, avait mis le
pied dans une… un… vous voyez ce que je veux dire, de mouette pilarde et nous
ne voulions pas risquer de contaminer la moquette de notre maison roulante avec
les plumes collées aux semelles…
Pauline et le Chef se regardèrent, soulagés…
- C’est tout ce que nous voulions savoir…
- Mais comment va t’on faire pour la Partition Rose ? questionna Léonide.
- Nous verrons bien…
Ensuite ils parlèrent de la pluie et du beau temps,
terminèrent joyeusement leur champagne et rejoignirent les autres pour le
déjeuner.
A 14h28, tout le monde était dans la salle de répétition. Le
chef dirigea par cœur la Partition Rose, mais on sentit bien qu’il n’était pas
à l’aise et que le concert du lendemain ne pourrait certainement pas se
dérouler d’une bonne manière, voire ne pas se dérouler du tout. L’ambiance
était morose. Le chef descendit le premier l’escalier aux coquillages. Tout le
monde craignait qu’il ne tombe une nouvelle fois tant il chancelait.
La Présidente pensa qu’il était de son devoir de lui parler.
Pendant que le bus quittait l’autoroute, elle l’emmena dans le petit salon
royal. Chacun pouvait les voir discuter mais sans rien percevoir de ce qu’ils
disaient. Tout à coup, à la surprise générale, le chef se leva d’un bond, fit un
bisou à la Présidente aux joues rougissantes, vint vers les choristes et leur
dit :
- Bien… Au travail ! Il faut absolument préparer le
dîner de gala de ce soir. Il doit être magnifique !!! A la hauteur de
notre talent.
Les préparations étaient essentiellement vestimentaires, car
le repas et les animations avaient été déjà commandées. Chacun repartit dans sa
cabine et, à vingt heures précises, Aïda joua les trompettes et la fête
commença.
Verdi, Aïda
Marche des trompettes
Toutes les femmes étaient en robe longue. Il y en avait de
toutes les couleurs, en taffetas, soie, organdi, alpaga ou velours, avec motifs
de Jouy, liberty, pieds de poules ou cachemire. Certaines avaient des chapeaux.
Celui de Zélie était le plus magnifique, avec douze plumes de toutes espèces de
volatiles chamarrés.
Les escarpins, les ballerines, les talons aiguilles et les
souliers de vair* luisaient, astiqués, brossés, lustrés, certains avec des nœuds
d’astrakan. Les parfums se mêlaient dans l’air du soir avec une subtilité sans
faille.
Les hommes, smokings et papillons, vernis noirs et roses
au col avaient l’allure de grands hommes, ce qu’ils étaient en vérité. Les
Dames furent heureuses de le redécouvrir.
Le champagne, servi en coupe ce soir, accompagnait des
variétés insensées de petits fours, chauds ou froids. Ensuite, chacun prit sa
place autour de la grande table alors que l’autobus passait au milieu des
neiges éternelles.
Le coucher de soleil leur apportait un maquillage de star de cinéma. La Présidente à l'écriture discursive avait fait le plan de table. Chacun était heureux de sa place et, bien-sûr, mine de rien, elle avait placé en toute discrétion Léonide et Melchior côte à côte. On avait bien vu leur inquiétude avant de savoir où ils se trouveraient.
On commença par des bouchées à la Présidente, plat inventé
pour l’occasion, puis ce furent des aspics de bartavelles à la financière et un
saumon du Turkakispan en aumônières de salsifis à la russe. Vint alors le trou
normand, avec un Lieu Chéri de 1865, aux arômes mozartiens. On attaqua ensuite
le chapon à l’ouillyvicomtesse avant de se lancer à l’assaut du gigot
Saint-Michel rôti à la dragonne. Plateau de fromages avec un Château Jenracine
1912, un véritable cantique, et enfin le bavarois en cinq couronnes surmontées
d’un doubitchou caramélisé aux pépites de balivernes torréfiées.
L’ambiance fut des plus heureuses et, après le discours de
la Présidente à la plume alerte, remerciant les choristes, le chauffeur de
l’autobussocar, la trésorière et le Chef, invita la joueuse bande à monter à
l’étage pour le bal. Des décors somptueux ornaient les murs et même le piano
avait été décoré aux couleurs de la Chorale des Gazouillis Farfelus. Les
musiciens étaient déjà là et ils jouèrent toute la nuit des valses, des
sévillanes, des foxtrot, des javas, des mazurkas, des paso dobles, des boléros et
même des tangos, dont Anatole et Fabiola étaient de fameux spécialistes.
Chopin, Mazurka
Vladimir Horowitz
Carlos Gardel
Por una cabeza
Il fut l’heure d’aller se coucher car demain il y avait
concert. Tout le monde oublia le problème de la Partition Rose et dormit d’un
sommeil olympien.
E.P
A suivre..
* Note de B : le vair est la fourrure du petit-gris. Je me permets donc de protester au nom des animaux. La remarque est également valable pour l'astrakan. C'est pourquoi je refuse de mettre des photos.
Résumé des épisodes précédents : le concert à Iiiiiii a été triomphal. L'enquête sur la disparition de la partition rose avance tout doucement.
06/05/2020 19h54
Épisode 25
L’autobus reprit la route, pour le dernier concert de la
tournée, avant le retour. Il aurait lieu demain. Mais c’était celui de la
Partition Rose. Impossible pour le chef de diriger sans cette partition. Ce
n’est pas qu’il soit du genre capricieux, le Chef, mais cette musique exige une
telle précision de sentiments qu’il lui serait impossible de mener à la gloire
son chœur sans le parfum habituel de ses portées, sans la couleur exacte de son
papier, sans les pliures qui, à force de travail, ont forgé l’âme de l’œuvre,
sans les coups de crayons rouge ou bleu qui structurent le cheminement de la
pensée de l’auteur.
La répétition était prévue à 14 h 28, il fallait absolument
la retrouver d’ici-là. Pauline et le Chef se retrouvèrent près du bar dès que
l’autobus arriva sur l’autoroute, juste après le péage.
- La partition se trouve dans l’autobus, cela n’est pas possible
autrement, commença le Chef.
- Tu as raison, répondit Pauline.
Et elle continua en réfléchissant à haute voix, tout en
tournant de la cuiller de vermeil le thé de sa tasse en porcelaine anglaise. Les mouettes pilardes nichent au bord de l'eau, jamais dans le centre-ville. Or, entre les achats de Kroszztropuhkztlqwi
en boule de neige, la répétition, le concert, la réception et le retour, personne n'est allé jusqu'au rivage. Pas le temps.
- En effet, reprit le Chef, et tout le monde… Mais, cria- t’il en sursautant et manquant de renverser la tasse de thé, Léonide et Melchior
ne sont pas rentrés tout de suite. Auraient-ils eu le temps d’aller jusqu’à la
mer de Krohsrzteustr, pourtant bien loin de la route directe ? Tout le
monde ne parle que de ce retard à rentrer au bus.
- C’est bien possible, bien qu’il faille beaucoup de temps
pour y aller, répondit Pauline, un petit retard ne l’aurait pas permis. A moins
que… Allons vérifier le boîtier du bouton rouge.
Pschiiiitttttt
Discrètement, ils ouvrirent le système et sortirent le mouchard,
un petit disque de carton qui indiquait, pour cette nuit là, un dernier Pschiiiitttttt
à 1 h 45, manœuvré de l’intérieur, puis plus rien et un autre Pschiiiiitttt,
manœuvré de l’extérieur, à 7 h 45, soit quinze minutes avant le réveil général. 💏
- Aucun doute possible, affirma Pauline, Léonide et Melchior
ont eu le temps d’aller jusqu’à la mer de Krohsrzteustr.
- Quelle drôle d’idée, répondit le Chef, médusé, pour quoi
faire ?
- Baaaahhhhhhh… dit Pauline, ne sachant pas répondre autre
chose… Là n’est pas le problème. L’un ou l’autre aura piétiné une plume qui se
sera accrochée à une de leurs semelles et sera tombée sur la moquette auprès
de la bibliothèque. Il faut interroger Léonide et Melchior.
Pendant ce temps, les choristes évoquaient leurs souvenirs
du confinement de ces dernières années. Gertrude fit rire tout le monde en
racontant ses vocalises pendant le repassage et que, vers le mi aigu, elle
manquait toujours de se brûler. Moi, dit Balthazar, j’ai construit une voiture.
Une vraie ? Non, à pédales. Et moi, en Angleterre, je suis devenue une pro
de Facebook. L’un se remémorait la Neuvième, l’autre Madame de Sévigné, le
troisième les concerts de l’EVGF, son ancienne chorale, excellente à tous
points de vue, et surtout ceux de la CTV dont les tristes vocalises sont à
chaque fois une source de fous-rires. Ils sont tellement mous.
Pendant ces joyeuses discussions, une hôtesse passa parmi
les choristes et leur proposa des petits gâteaux en forme de clé de sol,
écorces d’orange finement sculptées enrobées d’un chocolat orné d’une petite
portée en crème de pistache. Un steward en grande livrée proposa un champagne
rosé 1947.
Pschiiiitttttt
- Mais c’est beaucoup trop tôt, s’insurgea Guénolé…
Aussitôt les alti firent taire l’insolent. Midi moins le
quart, c’est bien assez tard pour un nectar de cette qualité, digne de nos émois
vocaux !
- Il faut savoir se soigner, même si on est en bonne santé,
cria Iphigénie…
- C’est même presque trop tard, répliqua Hectorine *…
Pendant que le champagne coulait au fond des flûtes, seule
Aïda avait droit à un verre en forme de piano, Pauline et le Chef
s’approchèrent de Léonide et Melchior, en montrant l’une sa plaque de Pauline
et l’autre sa plaque de Chef.
Sans résistance, tout cela avec des sourires affectueux,
emplis d’amitié, les quatre se rendirent au fond du bus, dans le petit salon
Louis quatorze et demi où les fauteuils de pilou-pilou sauraient recueillir les
fruits d’une audition qui s’annonçait capitale, et pour l’enquête, et pour le
concert du lendemain.
E.P.
A suivre…
*Note de B : on remarquera que les prénoms des choristes ont des origines très variées : le Moyen-Age, les Rois Mages, la Bretagne, Marcel Pagnol, la famille de Ste Thérèse ( ce qui est normal pour des lexoviens ), l'Antiquité, André Gide, le théâtre, etc...
Résumé des épisodes précédents : visite de Iiiiiiiii, répétition et début d'enquête sur la disparition de la partition rose.
05/05/2020
Épisode 24
L’église Saint-Aiyoue était comble. De tout le pays étaient
venus les mélomanes qui rêvaient d’entendre ce chœur pour la première fois. Et
puis la Cantate de la Voyelle, cette œuvre si fameuse de Euyouie Aioyeau,
quelle merveille. Cette femme compositrice avait su si bien saisir le drame de
la voyelle, toujours au service de la consonne qui sans elle n’aurait aucune
couleur, ne serait que bruit guttural ou labial.
Après les discours officiels, le chœur entra en scène sans
soucis. Sébastopaul avait demandé à Eusèbe de prendre ses précautions, ce qu’il
fit.
Aïda, superbe dans sa robe à traîne de douze mètres fut
acclamée par la foule, et le Chef, qui faillit se prendre les pieds dans sa
queue de pie dont l’extrémité était loin derrière lui, se reprit et monta
triomphalement sur son podium. Après les saluts d’usage, il ouvrit la Partition
Verte à Petits Pois et leva les bras, prêt à commencer. La musique pouvait à
présent épouser le silence.
La cantate commence par une vocalise à l’unisson sur une
seule syllabe sur la note a, numéro 56 sur le clavier du piano. Puis, en un
superbe crescendo, elle se développe en un bouquet de diphtongues
contrapuntiques qui s’ouvrent sur une arabesque de nasales époustouflantes. Le
passage en i mineur fut extravagant de beauté et de tendresse et la fureur du
« Oua », frénétiquement martelé, fit trembler les voûtes de l’église.
Ce fut un concert étonnant. Jamais la CGF n’avait si bien
chanté la Partition Verte à Petits Pois. Le public, conquis, réclama en bis le
« Iaiaiaiaiaiaiaia », source de larmes heureuses dans les rangs du
chœur.
La tradition fut respectée et Monsieur le Bourgmaire invita
le chœur à venir fêter le succès dans la grande salle des mariages. Le oui fut
servi dans de grands verres, alcool très subtil issu de la fermentation du
oyiyayiyu, fruit du yuyuyu qui pousse sur les coteaux ensoleillés de la région.
Monsieur le Maire, dans son petit discours, dit que l’on ne pouvait servir rien
d’autre que du oui dans la salle des mariages, ce qui fit beaucoup rire
Léonide. Panisse, à ce moment précis, fit part à Childéric de l’attitude de
Melchior, un peu embarrassée. Mais rien de plus.
Sur le chemin du retour, Pauline prit à part le Chef, ce qui
fit un peu jaser Lambertine, peut-être un peu jalouse qu’une soprano puisse
ainsi s’accaparer le chef alors que les alti avaient tout aussi bien chanté.
Pauline avait bien travaillé. Et elle livra au Chef le
résultat de ses investigations.
- Cette plume provient d’une mouette pilarde.
- D’une mouette pilarde ? fit le chef interrogatif…
- Oui, aucun doute…
Le chef réfléchit aussi rapidement que dans les enchaînements du oua, si difficiles à maîtriser, et répondit à Pauline, lui qui avait quelques connaissances ornithologistiques.
- Mais, la mouette pilarde, elle niche sur les rives de la
mer de Krohsrzteustr !
- Tout à fait, j’ai vérifié dans le « Oiseaux des mers
du centre » de Victor Plume, il le confirme…
- Il faut donc trouver, continua Pauline, qui aurait pu
s’approcher d’un nid de pilarde.
- Zélie, à ton avis, a - t’elle vraiment acheté sa plume ?
Ou est-ce un faux alibi pour cacher le fait qu’elle aurait pris une plume lors
du passage à Kroszztrosssjkl.
- Il faut absolument l’interroger.
- En parle - t’on à la Présidente ?
- Non, laissons-là à l’insouciance de sa jeunesse. Il est
trop tôt pour l’informer de ce qui n’est qu’un soupçon.
Alors que tout le monde était couché, Pauline signa au chef
une commission rogatoire et le Chef à Pauline un mandat de perquisition. Ils
frappèrent chez Zélie.
- Ah ? Bonjour… Voulez-vous une petite tisane ?
- Non c’est très gentil, continua le Chef, on voudrait juste
savoir d’où vient la plume que tu as rapportée pour ton chapeau.
- D’un très beau
magasin de Iiiiiiiiii.
- Tu es sûre ?
- Oui…
- Peux-tu nous montrer la facture ?
- Mais bien-sûr, regardez, 367,47 oioioio… Pour une telle
merveille, ce n’est vraiment pas cher…
- Peut- on voir la plume ?
- Évidemment… Elle est si belle…
Pauline et le chef observèrent la plume avec une grande
attention et conclurent qu’elle ressemblait de très près à celle d’une mouette
pilarde, mais qu’il s’agissait sans aucun doute d’une mouette palirde, de
celles qui vivent de l’autre côté de la mer de Krohsrzteustr, pas sur la rive
que nous avons visitée. Zélie quittait donc la liste des suspects.
Finalement, Pauline et le Chef acceptèrent une tisane et ne
dirent pas non à des petits biscuits au Krosfsffdt.
Ensuite, après une aimable
et bien plaisante conversation, ils remercièrent Zélie de son hospitalité,
l’embrassèrent et prirent le chemin de leurs suites respectives.
- C’était beau, ce soir, hein ? dit Pauline.
- Oui, répondit le Chef, vous avez été merveilleux.