dimanche 28 juin 2020

UN PEU DE PUB


LES PROMENADES MUSICALES DU PAYS D'AUGE 
nous proposent un beau programme, même s'il a dû être considérablement réduit pour cause de coronavirus.


Plaisir garanti, en toute sécurité, dans le superbe cadre du château de CANON

Ne ratons pas ces moments ! 
Pour nous, pour l'association, pour les artistes, pour le château.





mercredi 24 juin 2020

L'AVE MARIA DE CACCINI...QUi N'EST PAS DE CACCINI

Giulio CACCINI, né à Tivoli en 1551 et mort à Florence en 1618, a mené l'essentiel de sa carrière à Florence au service de la famille des Médicis comme compositeur, chanteur et instrumentiste ( il jouait, entre autres, du luth, de la viole, de la harpe...)
Il a écrit de nombreuses pièces vocales, d'abord polyphoniques puis surtout monodiques, dans le style de la fin de la Renaissance et du début du Baroque. 
La postérité ne l'a pas oublié,  sans qu'il soit vraiment célèbre auprès du grand public... à part pour son AVE MARIA.

Caccini


" Son" Ave Maria ?

En 1970, Vladimir VAVILOV (1923-1973), compositeur, guitariste et luthiste russe, enregistre un disque intitulé Musique de luth des XVI° et XVII° siècles dans lequel figure un " Ave Maria d'un auteur inconnu du XVI° siècle ". 

Vavilov


Jusque là tout va bien !

En 1975, Irina Bogacheva enregistre à son tour cet Ave Maria... qui est attribué à Caccini et devient donc " L'Ave Maria de Caccini ".




Et le mystère commence ! 

Car le style de ce morceau n'a rien à voir avec celui de Caccini, ni d'ailleurs avec celui de la fin du XVI° siècle. Il évoque plutôt la fin du XVIII° et le début du XIX°, avec des accents pré-romantiques.


Alors ? 

Caccini l'aurait-il écrit à la fin de sa vie, dans un style nouveau ( et même très, très  nouveau ) ?
Serait-ce l'oeuvre d'un de ses élèves ?
On a même avancé l'hypothèse qu'une femme pourrait en être l'auteure, mais en coulisses, comme certaines épouses discrètes mais talentueuses de musiciens célèbres...
Le plus probable est que ce soit Vavilov lui-même qui ait composé cet Ave Maria. Mais pourquoi ne pas se l'être attribué ?
Ou alors c'est vraiment l'oeuvre d'un inconnu !


Toujours est-il que Caccini est célèbre grâce à une oeuvre qu'il n'a pas composée ( et dont il a tout ignoré ). Quant à Vavilov, il est mort pauvre, sans savoir que cet Ave Maria aurait pu faire sa fortune. 


Il existe de très nombreuses versions et interprétations de l'Ave Maria de Caccini : solo, duo, choeur... Ici un contre ténor, André Vasary. 




samedi 20 juin 2020

APOLLINAIRE suite

Avant le confinement ( et plus précisément le 7 mars, une époque qui paraît bien lointaine... ), j'avais écrit un petit article sur Apollinaire : une brève biographie et quelques mots sur les poèmes L'Adieu  et La Fée Mélusine ( dont le titre est en réalité Poème à Yvonne ), dont nous commencions à déchiffrer les adaptations musicales.

Avec le déconfinement et la reprise des répétitions, les "Dames" ( quelques-unes du moins ) ont retrouvé Apollinaire et deux nouveaux poèmes :

 Au Lac de tes yeux 
et
 Je rêve 

Ces deux poèmes sont plus tardifs que les deux autres et ont été créés dans des circonstances bien différentes. En effet, " la Fée Mélusine " datait de 1903, " L'Adieu " de 1905 et les deux étaient parus dans le recueil Alcools en 1913 .

Les deux autres poèmes ont été écrits pendant la guerre et envoyés à Lou, de son vrai nom Louise de Coligny-Châtillon, rencontrée à Nice en septembre 1914 et pour laquelle Apollinaire a eu un coup de foudre ( une de ses spécialités ! )


Ils rompent en mars 1915, juste avant le départ d'Apollinaire au front de Champagne en avril. Il faut dire que Lou n'a jamais vraiment quitté son ancien amant et Apollinaire vient de rencontrer Madeleine Pagès, avec laquelle il se fiance ( mais qu'il n'épousera pas ! ) Une riche correspondance commencée  en septembre 1914 se poursuivra néanmoins  jusqu'en janvier 1916, peu de temps avant la blessure d'Apollinaire le 17 mars et sa trépanation.  Apollinaire envoie de très nombreuses lettres à Lou et au dos de plusieurs d'entre elles il compose des poèmes. Ces 76 poèmes seront réunis et publiés en 1947 sous le titre Ombre de mon amour qui deviendra Poèmes à Lou en 1955. Au moment de la parution, Apollinaire est mort depuis longtemps, en 1918, de la grippe espagnole ( eh oui...) à 38 ans. La correspondance elle-même sera à son tour publiée en 1969. Les thèmes de l'amour ( passion, érotisme, regret, mélancolie...) et de la guerre s'entremêlent constamment dans les poèmes comme dans les lettres.



" Au Lac de tes yeux " a été écrit à Nîmes le 18 décembre 1914, et " Je rêve " dont le titre, plus prosaïque, est en réalité " En allant chercher des obus " a été écrit à Courlemois ( en Champagne ) le 13 mai 1915.

À gauche : Apollinaire, artilleur, par l'ami Picasso.

Apollinaire a fréquenté de nombreux artistes, beaucoup de peintres, mais aussi des musiciens... Ses poèmes, aux sonorités particulièrement musicales,  en ont inspiré plus d'un, et non des moindres, comme Francis Poulenc, Arthur Honegger, Germaine Tailleferre, Chostakovitch... Plus récemment Léo Ferré... et... devinez... Emmanuel Pleintel, notre talentueux et vénéré chef, qui est l'auteur des Trois chansons minuscules et simplettes sur des poèmes de Guillaume Apollinaire . Les trois chansons sont d'ailleurs devenues quatre en cours de route !

Je n'ai malheureusement pas d'enregistrement à proposer pour le moment ! 😉


En revanche voici le texte complet de " Je rêve " ( dont nous chantons la troisième strophe de seulement 2 vers = un distique ).
Si vous avez la patience de lire, vous verrez que l'ensemble du poème est loin de se limiter au rêve et à  " l'âme ", comme la strophe que nous chantons pourrait le laisser supposer ! 😀












En allant chercher des obus



Toi qui précèdes le long convoi qui marche au pas
Dans la nuit claire…
Les testicules pleins, le cerveau tout empli d’images neuves…
Le sergent des riz pain de sel qui jette l’épervier dans le canal bordé de
tilleuls…
L’âme exquise de la plus Jolie me parvient dans l’odeur soudaine des
lilas qui déjà tendent à défleurir dans les jardins abandonnés
Des Bobosses poudreux reviennent des tranchées blanches comme
les bras de l’Amour
Je rêve de t’avoir nuit et jour dans mes bras
Je respire ton âme à l’odeur des lilas
Ô Portes de ton corps
Elles sont neuf et je les ai toutes ouvertes
O Portes de ton corps
Elles sont neuf et pour moi se sont toutes refermées
À la première porte
La Raison Claire est morte
C`était, t’en souviens-tu le premier jour à Nice
Ton oeil de gauche ainsi qu`une couleuvre glisse
Jusqu’à mon coeur
Et que se rouvre encore la porte de ton regard de gauche
À la seconde porte
Toute ma force est morte
C`était t’en souviens-tu dans une auberge à Cagnes
Ton oeil de droite palpitait comme mon coeur
Tes paupières battent comme dans la brise battent les fleurs
Et que se rouvre encore la porte de ton regard de droite
À la troisième porte
Entends battre l’aorte
Et toutes mes artères gonflées par ton seul amour
Et que se rouvre encore la porte de ton oreille de gauche
À la quatrième porte
Tous les printemps m’escortent
Et l’oreille tendue entends du bois joli
Monter cette chanson de l`amour et des nids
Si triste pour les soldats qui sont en guerre
Et que se rouvre encore la porte de ton oreille de droite
À la cinquième porte
C`est ma vie que je t’apporte
C’était t’en souviens-tu dans le train qui revenait de Grasse
Et dans l`ombre, tout près, tout bas
Ta bouche me disait
Des mots de damnation si pervers et si tendres
Que je me demande, ô mon âme blessée
Comment alors j’ai pu sans mourir les entendre
Ô mots si doux, si forts que quand j’y pense il me semble que je les touche
Et que s’ouvre encore la porte de ta bouche
À la sixième porte
Ta gestation de putréfaction, ô Guerre, avorte
Voici tous les printemps avec leurs fleurs
Voici les cathédrales avec leur encens
Voici tes aisselles avec leur divine odeur
Et tes lettres parfumées que je sens
Pendant des heures
Et que se rouvre encore la porte de ta narine de gauche
À la septième porte
Ô parfums du passé que le courant d’air emporte
Les effluves salins donnaient à tes lèvres le goût de la mer
Odeur marine, odeur d’amour; sous nos fenêtres mourait la mer
Et l’odeur des orangers t’enveloppait d’amour
Tandis que dans mes bras tu te pelotonnais
Quiète et coite
Et que se rouvre encore la porte de ta narine de droite
À la huitième porte
Deux anges joufflus veillent sur les roses tremblantes qui supportent
Le ciel exquis de ta taille élastique
Et me voici armé d`un fouet fait de rayons de lune
Les amours couronnés de jacinthe arrivent en troupe
Et que se rouvre encore la porte de ta croupe
À la neuvième porte
Il faut que l`amour même en sorte
Vie de ma vie
Je me joins a toi pour l’éternité
Et par l’amour parfait et sans colère
Nous arriverons dans la passion pure ou perverse
Selon ce qu’on voudra
À tout savoir à tout voir, à tout entendre
Je me suis renoncé dans le secret profond de ton amour
Ô porte ombreuse, ô porte de corail vivant
Entre les deux colonnes de perfection
Et que se rouvre encore la porte que tes mains savent si bien ouvrir
Courmelois, le 13 mai 1915
Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou

mercredi 17 juin 2020

EVGF LE RETOUR !

17 mars - 16 juin

Après trois mois d'interruption, d'innombrables mails, un feuilleton palpitant, un changement de nom et un mariage, après des interrogations, de nombreuses discussions, des avancées, des retours en arrière, des espoirs, des déceptions, un sondage...
l'EVGF a finalement repris ses répétitions,
non plus virtuelles mais bien réelles !  

Avec quelques aménagements toutefois : sur la base du volontariat, en trois groupes successifs de moins de 10 personnes pour le moment ( 1 groupe d'hommes, 2 groupes de femmes ), à l'église d'Ouilly-le-Vicomte. Des " petits choeurs " donc, avec programme différent pour les hommes et pour les femmes, à l'exception d'une oeuvre commune : le désormais célébrissime " Canon du carton ".

Une constante bien sûr : notre chef ❤, fidèle au poste, fier capitaine bravant le/la Covid et son cortège de postillons !

Les retrouvailles ont donc été partielles, mais joyeuses quoique distanciées. Et, cela va sans dire, STUDIEUSES !

dimanche 10 mai 2020

FEUILLETON 30 LES MEILLEURES CHOSES ONT UNE FIN

10/05/2020 16h39

La Présidente au petit papier de rien du tout qu’elle tenait dans sa main annonça qu’il n’y aurait pas de répétition mardi prochain. Chacun devait se reposer, le Conservatoire à Rayonnement Hygiénique devait subir quelques nettoyages, Uranus serait caché par Neptune et les circonstances sont en ce moment assez embouteillées… Bref, toute une série de raisons qui font que… Mais que bientôt on réfléchirait et que etc. etc. Tout le monde s’en doutait mais la Présidente à la conscience de Présidente s’en serait voulu de ne pas le répéter.

Alors, Léonide et Melchior sortirent leurs mains de la boîte avec une belle page de trois cents millimètres de haut sur cent quatre vingt cinq millimètres virgule quatre de largeur, ce qui correspondait exactement aux proportions du nombre d’or. Cette feuille représentait un joli bord de mer, avec un phare et une mouette pilarde, traversée par une portée et portant un titre : Le Canon de Kroszztrosssjkl.

Aussitôt, Léonide et Melchior donnèrent une copie de ce canon à chacun des choristes, Aïda se mit au piano et l’on chanta cette nouvelle œuvre qui pourra, bien travaillée, faire l’objet d’un magnifique concert lors de la prochaine tournée.

La Canon de Kroszztrosssjkl terminé, le Chef prit la parole et dit ceci :

Mes chers petits Amis,

Voici une belle aventure qui se termine… Je vous remercie d’y avoir participé et me réjouis d’avoir partagé en votre compagnie tant de beautés… Je remercie la Présidente au profil de rose d’avoir pris les bonnes décisions, Alphonsine d’avoir bien compté les sous dont elles ne sait plus quoi faire tant il y en a (Même si ce sont des Yuans) et Béatanaëlle de si bien retranscrire les faits et gestes de la CGF avec de si rigolotes illustrations pour les temps futurs...

Je vous embrasse tous et vous dis que vous allez me manquer pendant cette absence… Je vous dirigerai dans ma tête, devant ma glace au chocolat, peut-être aussi devant la mer ou dans les nuages… A très bientôt… Je ne serai jamais loin de vous...

Aïda joua l’introduction et, sans que le Chef n’eut besoin de diriger,

le chœur chanta, avant de rentrer dans ses maisons deçà-delà,

ces chansons immortelles, autant que peut l’être l’EVGF,

magies de tendresse et de nostalgie



 F  I  N  

(Donc le début d’autre chose…)

FEUILLETON 29 RETOUR TRIOMPHAL À LISIEUX

Résumé des épisodes précédents : coup de théâtre à Rosolarios ! Le concert s'est doublé d'un mariage, celui de Léonide et Melchior, dont les témoins furent le Chef (pas rancunier pour un sou ) et Aïda. Concert comme mariage ont été exceptionnels. Mais les meilleures choses ont une fin et il faut songer au retour...



10/05/2020 10h02

Épisode 29

Au petit matin, voilé d’une légère brume, tulle de rosée fraîche et presque rose à cause du soleil naissant, l’autobus volait parmi les champs et les fleurs, les arbres et les poteaux télégraphiques. Il y eut des montagnes à gauche, la mer à droite, des ponts, des viaducs, des souterrains, des passages à niveau, des culs de sac au bout desquels il fallut faire demi-tour, des courbes et des droites, des montées et des descentes, des bouchons, des feux tricolores et des stops, des dos d’âne et de girafe, des nids de poules et de méduse, des nains qui traversaient avec Blanche-Neige sur des passages cloutés, des canards et des hérissons qui emmenaient leurs familles en vacances sans faire attention, des tempêtes de neige, des orages et des aurores boréales.

Au lever, juste au moment où le convoi traversait un large fleuve, Léonide se souvint du oui à Melchior qui lui avait répondu par un autre oui aussi détonnant qu’un éclair d’orage nuptial 💓. Ils en sourirent et Béatanaëlle, qui notait tous les faits et gestes de la tournée dans son petit carnet, leur fit un petit clin d’œil complice.

Après le petit-déjeuner, l’on fit un concours de poésie. C’est Florimon qui gagna pour les garçons et Hermilienne pour les filles. Ensuite, l’on chanta le Canon du Carton qui, tant il fut développé, mena jusqu’au déjeuner. Enfin, vers seize heures, le dôme de la Basilique montra le bout de son nez et le panneau Lisieux marqua le début de la fin de la tournée. Des motards de la Police Municipale attendaient, sagement rangés, et se mirent en escadrille pour accompagner l’autobus au travers de la Ville.





Après le petit passage du chocolatier, le car, sous les hourras de la foule, entra dans la cour du Conservatoire à Rayonnement Hygiénique. Dès que le moteur fut arrêté, l’Harmonie Municipale entonna la Marseillaise et Monsieur le Maire, sur les marches, là où tombent habituellement les crottes de pigeons, fit un discours émouvant.

De l’autre côté, le Président de l’Agglo Briques et Parpaings fit un autre discours émouvant. Après les embrassades et les congratulations, il y eut un buffet avec du mousseux et des chips. Le chœur était habitué à autre chose mais trouva l’intention très louable et fut très honoré de cet accueil. Les autorités et le public rentrèrent chez eux tandis que les choristes se rassemblèrent une dernière fois dans la salle, entre les pianos et les bidules qui font du bruit quand on tape dessus.

Deux chinois masqués, comme tous les chinois, arrivèrent et discutèrent avec Alphonsine pendant un temps qui parût assez long, à cause des problèmes de traduction.

On sentit la trésorière sûre de son fait et les chinois, malgré de grands gestes et de petits cris chinois, ne semblaient pas avoir le dessus. Enfin, les chinois partirent dans l’autobus et Alphonsine revint présenter à la Présidente aux sages décisions le chèque de vente du véhicule, vendu deux fois le prix d’achat.


Alphonsine présenta le bilan définitif qui permettait de continuer, ce qui était l’essentiel.

Le chef présenta le nouveau projet artistique. Désolé pour la partition bleue qui devrait attendre un peu car Vénus étant placée dans le deuxième décan de Saturne en opposition à Mercure il fallait savoir être raisonnable. Ainsi, Uranus serait plus favorable à l’épanouissement de Neptune. Il présenta la Partition Jaune, une merveille de contrepoints, la Partition Violette à Rayures Mauves, d’une religiosité exquise et la Partition Multicolore, fantaisiste à souhait. Il remercia le chœur pour son indéfectible confiance et son talent merveilleux et félicita Léonide et Melchior.

 La Présidente aux enfants qui étaient, heureux de retrouver leurs parents, entrain de démonter les cordes du piano afin de les rapporter chez eux pour en faire des collets comme le leur avait appris leur grand-père pendant qu’il les gardait, dressa un bilan qui fut approuvé à l’unanimité. Elle félicita à son tour Léonide et Melchior et leur offrit un gros paquet rose entouré d’un nœud rose.



Les heureux mariés remercièrent la Présidente et portèrent aux pieds de chaque choriste une demande d’excuse. Cette partition Rose était tellement faite pour eux qu’ils avaient, ils l’avouaient bien volontiers, un peu perdu les pédales, mais la solution trouvée par le Chef valait tous les trésors du monde. Ils remercièrent bien sincèrement tous leurs amis choristes.

Léonide tira sur la bouclette de soie rose et Melchior retira le ruban. Tous deux ouvrirent avec délicatesse la magnifique boîte cachée par le papier. Ils l’ouvrirent, plongèrent leurs mains avec une avidité à peine contenue et, à ce moment précis, la Présidente aux nouvelles attendues se souvint qu’elle devait faire une annonce…

E.P.

A suivre…

FEUILLETON 28 LA VIE EN ROSE

Résumé des épisodes précédents : l'enquête sur la disparition de la partition rose a été rondement menée par Pauline et le Chef. Léonide et Melchior ont été démasqués. La CGF a pu répéter. 


09/05/2020

Épisode 28

A 16 heures, la répétition de la Partition Rose était terminée. Les nuances, les harmonies, les mélodies, l’esprit si subtil de l’œuvre, la force du second mouvement, la grâce du dixième et la subtilité miraculeuse du quarante septième furent parfaitement maîtrisés. Commençaient alors les préparatifs du dernier concert, le compte à rebours était en route.

L’autobus s’arrêta sur le parvis de la Basilique Sainte-Rosalie de Rosolarios. Perchée au-dessus d’une grande place urbaine, il ne fallait pas moins de deux cent trente marches pour y accéder. A quatre temps, cela fit un très bel exercice de respiration.


L’église était immense, bâtie avec un granite tout rose. Sous un dais immense, soutenu par des colonnes de bois tourné, se trouvaient les gradins et le piano, le même que celui dont s’était servi Elton John pour son concert de la semaine dernière, tout laqué de rose. Aïda, qui connaissait ce piano pour l’avoir déjà joué à New-York, avait revêtu une magnifique robe assortie.



Pendant cette installation, le Chef était encore avec Léonide et Melchior qui refusaient de venir chanter. L’embarras du Chef était bien réel. 

- J’ai besoin de vous, dit-il, surtout toi, Léonide, qui chante tout le solo du vingt-quatrième mouvement.

La discussion fut assez longue et Firminie, venue chercher le chef car le temps pressait, ne sut pas ce qu’ils s’étaient dit. Elle crut entendre, lorsque le Chef se mit à la suivre : « On fait comme on a dit »… C’est tout ce qu’elle put rapporter à ses amis… 

Le Chef dirigea un petit raccord qui se passa fort bien, les alti et les soprani peaufinèrent leur maquillage et les basses ajustèrent les papillons, parfaitement horizontaux et centrés.

Les petits bavardages continuaient, ils étaient encore permis avant l’entrée en scène, et, bien-sûr, le cas de Léonide et de Melchior était sur toutes les lèvres. On sentait même quelques petits mécontentements gronder. Mais, comme l’affirma la Présidente à la sagesse impériale, il faut faire, comme d’habitude, confiance au chef, ce qui rassura tout le monde.


A 20 h 30 précises, la Chorale des Gazouillis Farfelus entra en scène, impressionnée par tant de monde, tant d’applaudissements et cette architecture si vaste de la Basilique Sainte-Rosalie de Rosolarios. Le silence s’installa, assez long pour créer une petite panique, surtout que ni Aïda ni le Chef n’étaient en scène. Et, soudainement, résonna avec un plein jeu d’une beauté tonitruante, l’orgue immense, au moins 12 547 tuyaux est-il écrit sur le guide touristique. Un prélude magnifique résonnait avec splendeur et, au moment où commença la fugue, on vit arriver, dans la grande allée centrale, Aïda, avec… Melchior au bras… Quel étonnement !?!?!

Bach, Prélude et fugue en la mineur
David Cassan

Arrivé à la hauteur du chœur, pas celui qui chante, celui qui porte l’autel, un suisse, venu spécialement du Vatican, apporta un fauteuil  et  frappa le sol de sa hallebarde.


Et, au moment où l’orgue amena dans la complexité de sa fugue un second sujet qui alla se mêler au premier, ornementé d’un second contre-sujet, arriva, toujours dans la grande allée centrale, le Chef avec… Léonide à son bras, en robe de mariée. Il la mena jusqu’au second fauteuil apporté par un second suisse. Léonide sourit à Melchior 😁 💖 et le cardinal arriva.

Ce fut un mariage somptueux. Aïda fut le témoin de Melchior et le Chef celui de Léonide. On chanta l’Ave Verum, le Cantique de Jean Racine, le Magnificat, le Rigolosa et tous les cantiques qui ornèrent avec splendeur ce moment de magie mariale. Léonide dit oui à Melchior et Melchior dit oui à Léonide . Et l’Alleluïa de Haendel résonna avec éclat.
Haendel, Le Messie, Alleluia
F.X. Roth

Enfin, juste après que le cardinal eut prononcé le Ite missa est, le premier accord de la partition rose crépita de bonheur, pendant que Léonide et Melchior rejoignirent main dans la main les rangs du chœur. Ce fut un concert fabuleux, époustouflant. Cette création de la Partition Rose, qui parlait de bonheur et d’amour, qui semblait faite à la mesure exacte de Léonide et Melchior, fut en éblouissement d’un bout jusqu’à l’autre.

Le public exigea tant de bis que le concert dura le double du temps prévu. Heureusement, le traiteur de la réception officielle avait tout prévu. Il savait, tant la renommée de la CGF est grande, que cela se passerait ainsi. Surtout que les discours furent un peu longs car le maire offrit à Léonide et Melchior les clefs de la Ville, à Aïda un autographe d’Elton John, à la Présidente à l’âme augeronne le diplôme des Chœurs Bien Menés et au Chef l’insigne de l’ordre des plus grands Chefs du Monde.




Dés que l’autobus fut complet, il partit vers le nord et un nouveau cocktail fut servi, joyeux. La suite royale fut réservée à Léonide et Melchior, avec le lit à baldaquin, et tous rejoignirent leurs draps qui, pour cette dernière nuit étaient d’un rose limpide et flamboyant.


L’autobus roulait sous la lune et les étoiles qui parfois filaient, sous le bleu nuit d’un ciel de joie, et rentrait à l’allure autorisée moins dix pour cent par sécurité vers le Conservatoire à Rayonnement Hygiénique qui devait bien s’ennuyer…


E.P.

A suivre…


Édith Piaf
La Vie en rose


samedi 9 mai 2020

FEUILLETON 27 LA PLUME DE MOUETTE ET LA CHAUSSETTE VERTE

Résumé des épisodes précédents : l'enquête sur la disparition de la partition rose se poursuit et l'étau se resserre autour de Léonide et Melchior. Le Chef  dissimule mal son inquiétude malgré un dîner de gala et une soirée dansante des plus réussies.



08/05/2020

Épisode 27 


?


?







Avec quelques courbatures, liées aux danses endiablées de la veille, les choristes prirent un petit-déjeuner léger alors que l’autobus survolait de grandes plaines céréalières ondulant au vent du sud.


On pouvait entendre des fredonnements de la Partition Rose mais on les sentait bien angoissés. Qu’allait-il se passer ce soir, pour le concert final de la tournée ? Toutes les places étaient réservées, des ministres et des présidents de ceci ou de cela devaient y assister et aussi, beaucoup plus important, des enfants de nombreuses écoles.

La matinée fut consacrée à une heure de vocalises. La machine à vocalises s’en chargea pendant que Aïda et le chef discutaient du nouveau programme qui serait dévoilé dès le retour à Lisieux. Or, pendant qu’il notait les nuances sur la partition d’Aïda, le Chef fit tomber son crayon. Il se précipita pour le ramasser et trouva, juste à côté de la mine, un fil, de quatre à cinq centimètres de long, d’une couleur assez proche du vert cathédrale… N’ayant aucune idée de ce que cela pouvait être, il le mit dans sa poche et reprit, avec Aïda, l’étude de la partition.

Les choristes terminèrent leurs vocalises avec des voix dont on sentait qu’elles avaient encore pris de l’ampleur, avec un grain beaucoup plus soyeux qu’au premier jour de la tournée. Mais… Qu’allaient chanter ces voix ?


Après les vocalises, une séance de gymnastique permit aux courbatures de disparaître, juste avant que masseurs et masseuses ne viennent parfaire la forme des chanteurs, employant des huiles australiennes aux parfums ésotériques. Un passage au hammam et tout le monde fut en pleine forme pour le déjeuner qui ne serait composé que de sucres lents.



Le Chef, à l’heure de l’apéritif, jus de carottes et d’orties, montra le fil à Pauline. Aucun doute, c’est un fil d’Ecosse. Et qui dit fil d’Ecosse dit chaussette. Poussant son investigation, Pauline déclara même avec certitude qu’il s’agissait d’une chaussette droite, de taille 37, ou peut-être 38, elle n’était pas complètement sûre.



*

- Alors ? dit le chef, une plume de mouette pilarde serait rentrée dans la chaussure, se serait collée à la chaussette qui elle-même aurait perdu à la fois la plume et un petit bout de fil.




- C’est possible, continua Pauline… mais il nous faut une preuve… J’ai trouvé l’astuce….

Juste après le repas, en attendant la répétition, Pauline rencontra par hasard (enfin, un hasard qui, mine de rien, était prémédité) Léonide.

 - Bonjour Léonide, j’ai un petit problème pour ce soir…

- Lequel ? Je peux peut-être t’aider…

- Oui, j’ai fait un énorme trou à ma chaussette droite, en aurais-tu une à me prêter…

- Bien-sûr… Je vais la chercher et je reviens tout de suite…

Léonide revint avec une chaussette droite de couleur assez proche du vert cathédrale.

- Merci beaucoup, Léonide… Je te la rends après le concert.

Pauline et le Chef se retrouvèrent pour confronter le fil trouvé près de la bibliothèque et la chaussette droite à couleur proche du vert cathédrale de Léonide. Aucun doute possible, le fil provient de la chaussette, la chaussette est faite du même fil d’Ecosse. Cela fait deux preuves, la plume de mouette pilarde et le fil d’Ecosse d’une couleur assez proche du vert cathédrale. C’est Léonide, avec Melchior pour complice, qui a volé la Partition Rose.

La répétition approchait, les choristes commençaient à monter l’escalier aux coquillages bretons. Il fallait se dépêcher, peut-être retrouver cette partition avant d’être obligé d’annoncer l’annulation du concert. Il avait déjà fallu repousser celui de la partition bleue il y a quelques années, imposer à nouveau pareil traumatisme semblait difficile pour la Présidente aux désirs concrets et pour le chef.

Pauline et le Chef coururent jusqu’à la cabine de Léonide. Ils surprirent Melchior lui dire " c’est quoi cette histoire de chaussette ? " … Mais à ce moment précis, chacun devait se mettre face à ses responsabilités.

-  Ma chère Pauline, avec la complicité de Melchior, je t’accuse d’avoir volé la Partition Rose.

- Mais, comment cela… Pourquoi me persécutes-tu ainsi ?

- J’ai des preuves…

- Pffft Je voudrai bien savoir lesquelles…

- C’est simple, une plume de mouette pilarde et un fil de chaussette droite de couleur assez proche du vert cathédrale exactement du même fil d’Ecosse que ta chaussette. Tu as retiré tes chaussures mais un petit bout de plume était resté accroché à ta chaussette. Il se sera détaché au moment du vol en même temps que la plume s’est posée sur la moquette de soie rouge. Tu es en état d’arrestation.


Léonide et Melchior fondirent en larmes et avouèrent leur crime.😭

- Mais où se trouve la Partition Rose ? demanda le Chef, compatissant à la tristesse de la situation.

 - Elle est là, je vais vous la rendre…

 Le chef en sua de plaisir, bien content qu’un des problèmes du jour soit réglé.

- Mais… Pourquoi ? demanda t’il…

- Melchior et moi désirons nous marier dès que possible… 💑Pour la messe de mariage, nous voulions l’exclusivité de la Partition Rose, qu’elle soit jouée en première mondiale, strictement consacrée à notre amour ❤💙💚💛💜. Nous voulions partager la Partition Rose avec vous tous pour ce grand moment, pas avant…💖

En redonnant la Partition Rose au Chef, Léonide et Melchior repartirent dans des flots de larmes, baignés dans un océan de gémissements, de regrets et de sanglots.
😭😢


 Pauline et le Chef montèrent à l’étage pour la répétition. Le chef dit simplement qu’il avait retrouvé la Partition Rose sous son lit et le travail se passa admirablement, comme si de rien n’était. Sauf que Léonide et Melchior n’assistaient pas à la répétition. 
E.P

A suivre…



* Note de B : n'ayant pas trouvé de chaussettes du fameux vert cathédrale,  j'ai dû me contenter d'un vert ordinaire ( mais avec des reliefs néanmoins et de toute évidence en fil d'Écosse) Que le lecteur veuille bien me pardonner ! 

vendredi 8 mai 2020

FEUILLETON 26 FAIRE LA FÊTE POUR CONJURER L'ANGOISSE

Résumé des épisodes précédents : l'enquête sur la disparition de la partition rose s'est  poursuivie dans l'autobus.


07/05/2020 19h50

Épisode 26

Pauline et Léonie, Melchior et le chef se trouvaient maintenant dans le petit salon. La première chose qu’ils firent fut de faire sonner leurs verres de rosé 1947, buvant à la tournée qui se déroulait pour le bonheur de tous. Ils parlèrent ensuite, à grands renforts de rigolades, du cocktail de Iiiiiiiiii, des souvenirs de Kroszztrosssjkl ou de la chute dans l’escalier. Ils évoquèrent aussi le concert du lendemain, avec la Partition Rose 

- Ce sera magnifique, lança Pauline…

- Tout à fait, répliqua le chef…

- Oui, nous avons hâte, murmura Léonide…

- A ce propos, continua le Chef, on a un petit problème avec la Partition Rose. Elle a disparu, ce qui compromet le concert de clôture.

Melchior poussa un petit cri qui pouvait ressembler à un non interrogatif. Pauline analysa cette tonalité comme pouvant être une présomption de quelque chose, mais de quoi, elle fut incapable de le penser. Après tout, elle n’était pas un détecteur de mensonges. Cependant, elle demanda aux deux choristes :

- On voulait juste mettre un peu d’ordre dans le déroulement de la nuit à Kroszztrosssjkl. C’est tout simplement pour une question administrative, c’est la Présidente au teint de rosée qui nous le demande, pour le livre des comptes-rendus.

On sentit un petit flottement et le chef se lança. Après tout, c’était lui le chef et si quelqu’un devait mettre les pieds dans le plat, c’était à lui de le faire.


- A quelle heure êtes-vous rentrés au bus ?

- Très exactement à 7h45, répondit Léonide. Pourquoi ?

- Qu’avez-vous fait ensuite ?

- Alors…  Nous sommes arrivés, nous avons lu la notice du bouton rouge et, avant d’appuyer, avons retiré nos chaussures pour ne pas salir l’autobus.


- Oui, continua Melchior, Léonide, par mégarde, avait mis le pied dans une… un… vous voyez ce que je veux dire, de mouette pilarde et nous ne voulions pas risquer de contaminer la moquette de notre maison roulante avec les plumes collées aux semelles…


Pauline et le Chef se regardèrent, soulagés… 

- C’est tout ce que nous voulions savoir…

- Mais comment va t’on faire pour la Partition Rose ? questionna Léonide.

- Nous verrons bien…

Ensuite ils parlèrent de la pluie et du beau temps, terminèrent joyeusement leur champagne et rejoignirent les autres pour le déjeuner. 

A 14h28, tout le monde était dans la salle de répétition. Le chef dirigea par cœur la Partition Rose, mais on sentit bien qu’il n’était pas à l’aise et que le concert du lendemain ne pourrait certainement pas se dérouler d’une bonne manière, voire ne pas se dérouler du tout. L’ambiance était morose. Le chef descendit le premier l’escalier aux coquillages. Tout le monde craignait qu’il ne tombe une nouvelle fois tant il chancelait.

 La Présidente pensa qu’il était de son devoir de lui parler. Pendant que le bus quittait l’autoroute, elle l’emmena dans le petit salon royal. Chacun pouvait les voir discuter mais sans rien percevoir de ce qu’ils disaient. Tout à coup, à la surprise générale, le chef se leva d’un bond, fit un bisou à la Présidente aux joues rougissantes, vint vers les choristes et leur dit :

 - Bien… Au travail ! Il faut absolument préparer le dîner de gala de ce soir. Il doit être magnifique !!! A la hauteur de notre talent.

Les préparations étaient essentiellement vestimentaires, car le repas et les animations avaient été déjà commandées. Chacun repartit dans sa cabine et, à vingt heures précises, Aïda joua les trompettes et la fête commença.

Verdi, Aïda
Marche des trompettes

Toutes les femmes étaient en robe longue. Il y en avait de toutes les couleurs, en taffetas, soie, organdi, alpaga ou velours, avec motifs de Jouy, liberty, pieds de poules ou cachemire. Certaines avaient des chapeaux. Celui de Zélie était le plus magnifique, avec douze plumes de toutes espèces de volatiles chamarrés.


Les escarpins, les ballerines, les talons aiguilles et les souliers de vair* luisaient, astiqués, brossés, lustrés, certains avec des nœuds d’astrakan. Les parfums se mêlaient dans l’air du soir avec une subtilité sans faille. 

Les hommes, smokings et papillons, vernis noirs et roses au col avaient l’allure de grands hommes, ce qu’ils étaient en vérité. Les Dames furent heureuses de le redécouvrir.

Le champagne, servi en coupe ce soir, accompagnait des variétés insensées de petits fours, chauds ou froids. Ensuite, chacun prit sa place autour de la grande table alors que l’autobus passait au milieu des neiges éternelles.


Le coucher de soleil leur apportait un maquillage de star de cinéma.  La Présidente à l'écriture discursive avait fait le plan de table. Chacun était heureux de sa place et, bien-sûr,  mine de rien, elle avait placé en toute discrétion Léonide et Melchior côte à côte.  On avait bien vu leur inquiétude avant de savoir où ils se trouveraient.


On commença par des bouchées à la Présidente, plat inventé pour l’occasion, puis ce furent des aspics de bartavelles à la financière et un saumon du Turkakispan en aumônières de salsifis à la russe. Vint alors le trou normand, avec un Lieu Chéri de 1865, aux arômes mozartiens. On attaqua ensuite le chapon à l’ouillyvicomtesse avant de se lancer à l’assaut du gigot Saint-Michel rôti à la dragonne. Plateau de fromages avec un Château Jenracine 1912, un véritable cantique, et enfin le bavarois en cinq couronnes surmontées d’un doubitchou caramélisé aux pépites de balivernes torréfiées.



L’ambiance fut des plus heureuses et, après le discours de la Présidente à la plume alerte, remerciant les choristes, le chauffeur de l’autobussocar, la trésorière et le Chef, invita la joueuse bande à monter à l’étage pour le bal. Des décors somptueux ornaient les murs et même le piano avait été décoré aux couleurs de la Chorale des Gazouillis Farfelus. Les musiciens étaient déjà là et ils jouèrent toute la nuit des valses, des sévillanes, des foxtrot, des javas, des mazurkas, des paso dobles, des boléros et même des tangos, dont Anatole et Fabiola étaient de fameux spécialistes.

Chopin, Mazurka
Vladimir Horowitz


Carlos Gardel
Por una cabeza

Il fut l’heure d’aller se coucher car demain il y avait concert. Tout le monde oublia le problème de la Partition Rose et dormit d’un sommeil olympien.


E.P

A suivre..




* Note de B : le vair est la fourrure du petit-gris. Je me permets donc de protester au nom des animaux. La remarque est également valable pour l'astrakan. C'est pourquoi je refuse de mettre des photos.


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