mercredi 2 octobre 2019

UNE REPETITION ORDINAIRE À L'ENSEMBLE VOCAL GABRIEL FAURE


COMMENT SE DÉROULE UNE RÉPÉTITION À GABRIEL FAURÉ ? (EVGF)


En dehors des grands moments que sont les concerts, la vie d'une chorale est surtout ponctuée par les répétitions.
( Rappel : répétitions le mardi de 20h à 22h, au Conservatoire de Lisieux, accès par la rue H. Chéron. )



Tout d'abord, je profite de cet article pour rendre hommage à ceux/celles que j'appellerai les " chaisiers/ères ".  Ce sont des personnes serviables, qui arrivent en avance et qui installent les chaises et les pupîtres pour tout le monde. Ce sont pratiquement toujours les mêmes de semaine en semaine... C'est un travail ingrat qui suscite peu de reconnaissance ( et donc peu de vocations ). Un peu comme si les chaises se plaçaient toutes seules  ! Eh bien NON ! Qu'on se le dise : ça ne se fait pas tout seul !



En principe la répétition commence à 20h. En principe car, entre les retards, les bises et les bavardages pour raconter aux voisins/ines les aventures palpitantes de la semaine écoulée, le Chef doit faire preuve d'une grande force de persuasion pour commencer l'échauffement !



Sur l'échauffement les avis sont partagés... Certains passeraient volontiers cette étape. D'autres ( surtout les sopranes ) le réclament et s'offusquent si, pour une raison ou une autre, il est écourté. 
L'échauffement consiste en une série d'exercices exécutés debout et destinés à monter/descendre le plus haut/bas possible sans s'arracher les cordes vocales. On peut aussi travailler la diction, le souffle... Le Chef doit avoir beaucoup d'imagination pour proposer des exercices efficaces et variés, voire surprenants ou amusants. Car l'ennui est le principal ennemi de l'échauffement !



Ensuite vient le déchiffrage. Du moins lorsqu'on commence un morceau.
On a alors le choix entre debout/assis ( j'en profite pour dire que si certaines sopranes choisissent l'option "debout", ce n'est pas pour faire leurs intéressantes comme d'aucuns pourraient le croire, c'est juste pour éviter que les sons se coincent quelque part entre la chaise et la bouche.)
On déchiffre voix par voix et ligne par ligne. C'est une étape ingrate : le Chef joue la mélodie au piano et on s'efforce de la reproduire en ajoutant les paroles. On chante faux, on se trompe dans le rythme... Et le comble c'est que parfois les textes sont en allemand ou en anglais ! 😭 Bref il faut répéter beaucoup, beaucoup... Heureusement on a la chance d'avoir un Chef patient, bienveillant et drôle, qui sait dédramatiser les pires couacs ! Et le GROS avantage du déchiffrage c'est que, pendant que les autres pupîtres déchiffrent, on peut PAPOTER.

Les dames en plein travail

Les messieurs ne sont pas en reste



























Puis on met les voix ensemble. Et là, comment dire ?! Ce qu'on croyait acquis déraille, on se décale par rapport aux autres voix , on a la désagréable impression que nos collègues ne chantent pas la même partition que nous, on n'arrive pas ensemble sur la dernière note... et j'en passe.  Bien sûr chaque pupître est persuadé que ce sont LES AUTRES qui l'induisent en erreur. Et là encore il faut répéter BEAUCOUP.





Mais arrive le moment tant attendu où ON A FINI DE DÉCHIFFRER ! Et là on commence vraiment à faire de la Musique. Il ne s'agit plus d'enchaîner des notes mais d'interpréter. Notre Chef nous explique sa vision du morceau, sa vitesse, ses variations de rythme, ses nuances ( du pianissimo au forte voire double ou triple forte)... Il se démène, fait des grands gestes pour mieux nous faire comprendre, fait de l'équilibre (instable 😉) sur son tabouret, quitte le piano, y revient... Une performance qui n'est pas que musicale !






Cette étape est passionnante car elle mêle ce que le compositeur a écrit,  ce que le Chef de choeur veut en faire et ce que nous sommes capables de réaliser avec nos petits moyens de choristes amateurs. Sans parler des " accompagnateurs " : piano, orgue ou orchestre... C'est un TOUT auquel chacun participe et auquel chacun est utile. Le contraire du "chacun pour soi."
Il nous arrive parfois de douter, d'être découragés et finalement on est surpris et HEUREUX de voir ce que l'on est capables de faire ensemble avec de l'application et du travail.😃 Ah ! Quand on démarre le morceau, qu'il se déroule comme une belle mécanique, que tout s'enchaîne bien et qu'on arrive au bout sans anicroche, c'est vraiment le bonheur !



Contrairement à ce que l'on pourrait croire, c'est fatigant une répétition, et pas seulement pour le Chef, et même si on reste assis. C'est physique, ça demande du souffle, de la voix, ça fatigue les cordes vocales, ça donne chaud ! Et bien sûr ça fait carburer le cerveau : il faut se concentrer, regarder la partition ET le Chef, écouter le piano, son propre pupître ET les autres pupîtres, mémoriser beaucoup d'informations... Malgré une petite pause bienvenue au milieu et quelques interruptions, dues généralement aux blagues des basses, aux sonneries de téléphone ou aux infos de notre Présidente, nous aurions du mal à répéter plus de 2 heures.



Et voilà, la répétition est terminée. Je ne m'étendrai pas sur le rangement des chaises ( voir le paragraphe consacré à leur installation ), ni sur les retardataires qui ont encore des trucs à se raconter et n'ont pas réussi à le faire pendant la répétition.
Alors ÉTEIGNONS LES LUMIÈRES ET FERMONS LES PORTES !
 Et à  la prochaine fois. 


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