LE GRAND JOUR EST ENFIN ARRIVÉ ! C'EST L'HEURE DU CONCERT.
Ou presque...
Car il ne faudrait pas vous imaginer qu'il nous suffit de nous placer face au public et que notes et paroles vont sortir toutes seules de nos bouches.
Non ! Il faut respecter un rituel qui comporte plusieurs étapes.
Chapitre 1
La dernière répétition avant concert
La dernière répétition avant concert
Elle a lieu généralement la veille du concert. "In situ" ( la Cathédrale le plus souvent ). Avec le/les musiciens.
Quelques difficultés peuvent apparaître...
- Comme toujours il y a des retardataires.
- Comme toujours il y a des retardataires.
- On n'est pas aux mêmes places que d'habitude ( les petits sont devant 👩👧👧 ), si bien que l'on a perdu ses voisins de répét préférés . Et on est toujours, toujours TROP SERRÉS !
- En plus ON N'Y VOIT RIEN.
- L'acoustique n'est pas la même que celle du Conservatoire où nous avons répété.
- IL FAUT SE CALER AVEC LES MUSICIENS. Aïe ! Ces musiciens qui prennent un malin plaisir à respecter la mélodie et le rythme ! 🎶
- Et puis il y a ceux qui se sont enrhumés, qui redoutent l'extinction de voix.
- Et puis " ON CAILLE " ! ( qu'on se le dise : dans une Cathédrale il fait TOUJOURS froid ❄ et il y a plein de courants d'air qui font exprès de passer sur nous ). On a beau mettre des couches et des sous-couches d'un certain thermolactyl renommé, rien à faire : on caille.
- Et puis, et puis, et puis... La liste des difficultés est longue. À la fin de cette ultime répétition nous sommes souvent accablés, avec la désagréable impression que nous ne sommes et ne serons jamais prêts, qu'il aurait fallu au moins trois ou quatre répétitions supplémentaires ! " Pourvu que ça aille mieux demain " ☹
Chapitre 2
Le jour J
Le jour J
1- L'installation du matériel : les Messieurs sont réquisitionnés pour installer les estrades, les micros, les pupitres...
Les veinards, ils se réchauffent !
2- Le " raccord " : c'est en quelque sorte " la der des der ", une heure ou deux avant le concert.
On déroule une dernière fois les morceaux, on fignole quelques détails. Les sopranes " ne forcent pas " : ce n'est vraiment pas le moment de se flinguer les cordes vocales !
Mais les premiers spectateurs commencent à arriver (ceux qui veulent être au premier rang ). On doit s'éclipser dans les coulisses, même si on ne se sent toujours pas tout-à-fait prêts.
On déroule une dernière fois les morceaux, on fignole quelques détails. Les sopranes " ne forcent pas " : ce n'est vraiment pas le moment de se flinguer les cordes vocales !
Mais les premiers spectateurs commencent à arriver (ceux qui veulent être au premier rang ). On doit s'éclipser dans les coulisses, même si on ne se sent toujours pas tout-à-fait prêts.
Et on caille toujours autant !
3- Les coulisses :
C'est souvent la sacristie ou une pièce attenante.
Il y a ceux qui sont arrivés en tenue ( en général noire pour tout le monde ) et qui s'ennuient un peu. Ceux qui doivent se changer et qui cherchent un coin discret pour le faire. Ceux, et surtout celles qui se mettent en quête des toilettes ( il ne faut surtout pas être torturé par des problèmes de vessie pendant un concert ).
Quelques sopranes avalent des pastilles contre le mal de gorge et la toux, se shootent au " Sirop des Chantres ". On boit beaucoup ( DE L'EAU évidemment ). On se mouche, on se râcle la gorge...
Les dames mettent du rouge à lèvres ( attention ! sans miroir il faut prendre garde à ne pas en mettre sur les dents).
Il peut y avoir quelques surprises de dernière minute : par exemple un des Messieurs qui a mis une chemise blanche alors qu'on l'avait dit, répété, écrit par mail : " TOUT LE MONDE EN NOIR " ; ou quelques choristes qui ont oublié leur porte-partition noir et exhibent des partitions de couleur vive... Ce ne sera pas facile à camoufler, à part peut-être au dernier rang.
Mais la pire épreuve c'est qu'il va falloir abandonner les doudounes, anoraks, châles, écharpes, après-ski, gants...
4. Notre entrée :
Ah ! L'entrée ! Quel grand moment ! Toujours particulièrement réussi à Gabriel Fauré. 😉👍
C'est là qu'intervient MARIE-FRANCE ( Merci Marie-France 💜) Patiemment, concert après concert, elle explique encore et encore la marche à suivre : il faut se placer dans les coulisses de façon à pouvoir entrer rang par rang en commençant par le rang du fond, puis l'avant dernier rang etc... Et de telle sorte que chaque pupitre soit à sa place et chaque choriste entre ses voisins de concert. On doit tenir la partition fermée, côté public, et ne l'ouvrir que quand le Chef en donnera le signal.
Sur le papier ça paraît simple, mais dans la réalité c'est autre chose : on oublie dans quel rang on était, qui était notre voisin/e, on se bouscule, on fait du bruit, il se trouve toujours quelqu'un pour rejoindre sa place précipitamment après tout le monde. C'est le bazar dans les partitions.
Bref, à ce jour, on a une bonne marge de progression...
Mais ça y est ! On est tous en place ! On vérifie discrètement si le public est au rendez-vous. Ouf ! C'est le cas.
5. Les discours et remerciements :
Vous ne m'en voudrez pas si je passe rapidement sur cette étape. Côté choristes, elle paraît toujours interminable car on est dans les starting block. Forcément ça donne lieu à des bavardages, des ricanements ( Et les choristes ne prêtent pas toujours attention aux micros 🎤 dirigés vers eux et qui font que le public ENTEND TOUT ! Et si on crie " chut " ça fait encore plus de bruit ) :📱" Et zut, j'ai oublié d'éteindre mon portable dans ma poche, vite vite avant qu'il soit trop tard ! "... 👠" Et mince j'ai mal aux pieds avec ces nouvelles chaussures " ...
Et ça caille de plus en plus.
Mais STOP ! Tout le monde a été chaleureusement remercié... Et...
6. C'EST À NOUS !
Silence.
On ouvre les partitions.
On se concentre.
On fixe le chef. Lui aussi nous regarde. Tant de choses passent dans ces regards...
Et c'est parti ! Il faut maintenant aller au bout de ce concert que l'on a tant travaillé, en donnant le meilleur de nous-mêmes.
On est À FOND ! On est en phase avec les musiciens, avec tous les pupitres. La musique et les voix s'envolent et résonnent dans les voûtes. On a oublié tout le reste ( on a même oublié que ça caille ). Tout ce qui compte, c'est le Chef, les musiciens, nos potes autour de nous et LA MUSIQUE.
( Bon, je m'emballe un peu, ceci était le concert idéal, qui se produit parfois, mais pas toujours, hélas. Revenons à la réalité : au risque de passer pour une affreuse rabat-joie, je dois reconnaître que nous ne regardons pas toujours le Chef comme nous le devrions, nous avons tendance au contraire à rester le nez dans nos partitions. D'où de fâcheuses conséquences : des voix qui ne portent pas, des fautes de rythme, des départs en avance ou en retard... )
Après cette mesquine parenthèse, reprenons le cours de notre concert idéal...
Nous arrivons au final : A----MEN / AL---LE------LU---------IAAAA ( oui c'est souvent ainsi que se terminent les oeuvres sacrées ).
Nous sommes fortement et longuement applaudis.👏
Nous saluons avec grâce et synchronisation ( pour le salut, se reporter au paragraphe " l'entrée " avec laquelle il existe des similitudes concernant le décalage entre théorie et pratique ). Tout le monde applaudit tout le monde, c'est un peu confus, il y a encore quelques remerciements ( je passe ), et de nouveaux applaudissements.👏
Alors forcément nous sommes bien obligés de chanter un " Bis ". On fait semblant d'être surpris mais on l'avait préparé. Et là attention danger ⚠️: le bis peut être calamiteux si on ne se reconcentre pas vite fait, si on reste sur notre petit nuage⛅, grisés par le succès.
Nouveaux applaudissements, nouveau salut.👏
7. Et nous sortons ( cf. paragraphe sur l'entrée ).
Dans les coulisses nous nous congratulons, nous admettons aussi avoir fait de rares et petites erreurs " qui ne se sont sûrement pas entendues, la preuve c'est qu'ils ont applaudi ". Nous récupérons nos affaires. Nous trainons un peu, nous avons du mal à nous quitter. Nous sommes contents et un peu tristes à la fois car quelque chose se termine. Peut-être redonnerons-nous un jour ce concert, mais peut-être restera-t-il unique. Tout ce travail pour un seul concert ! Mais quand même, qu'est-ce que c'était bien ! 😊 Les airs vont nous trotter dans la tête toute la nuit !🎵
Quelques sopranes avalent des pastilles contre le mal de gorge et la toux, se shootent au " Sirop des Chantres ". On boit beaucoup ( DE L'EAU évidemment ). On se mouche, on se râcle la gorge...
Les dames mettent du rouge à lèvres ( attention ! sans miroir il faut prendre garde à ne pas en mettre sur les dents).
Il peut y avoir quelques surprises de dernière minute : par exemple un des Messieurs qui a mis une chemise blanche alors qu'on l'avait dit, répété, écrit par mail : " TOUT LE MONDE EN NOIR " ; ou quelques choristes qui ont oublié leur porte-partition noir et exhibent des partitions de couleur vive... Ce ne sera pas facile à camoufler, à part peut-être au dernier rang.
Mais la pire épreuve c'est qu'il va falloir abandonner les doudounes, anoraks, châles, écharpes, après-ski, gants...
4. Notre entrée :
Ah ! L'entrée ! Quel grand moment ! Toujours particulièrement réussi à Gabriel Fauré. 😉👍
C'est là qu'intervient MARIE-FRANCE ( Merci Marie-France 💜) Patiemment, concert après concert, elle explique encore et encore la marche à suivre : il faut se placer dans les coulisses de façon à pouvoir entrer rang par rang en commençant par le rang du fond, puis l'avant dernier rang etc... Et de telle sorte que chaque pupitre soit à sa place et chaque choriste entre ses voisins de concert. On doit tenir la partition fermée, côté public, et ne l'ouvrir que quand le Chef en donnera le signal.
Sur le papier ça paraît simple, mais dans la réalité c'est autre chose : on oublie dans quel rang on était, qui était notre voisin/e, on se bouscule, on fait du bruit, il se trouve toujours quelqu'un pour rejoindre sa place précipitamment après tout le monde. C'est le bazar dans les partitions.
Bref, à ce jour, on a une bonne marge de progression...
Mais ça y est ! On est tous en place ! On vérifie discrètement si le public est au rendez-vous. Ouf ! C'est le cas.
5. Les discours et remerciements :
Vous ne m'en voudrez pas si je passe rapidement sur cette étape. Côté choristes, elle paraît toujours interminable car on est dans les starting block. Forcément ça donne lieu à des bavardages, des ricanements ( Et les choristes ne prêtent pas toujours attention aux micros 🎤 dirigés vers eux et qui font que le public ENTEND TOUT ! Et si on crie " chut " ça fait encore plus de bruit ) :📱" Et zut, j'ai oublié d'éteindre mon portable dans ma poche, vite vite avant qu'il soit trop tard ! "... 👠" Et mince j'ai mal aux pieds avec ces nouvelles chaussures " ...
Et ça caille de plus en plus.
Mais STOP ! Tout le monde a été chaleureusement remercié... Et...
Silence.
On ouvre les partitions.
On se concentre.
On fixe le chef. Lui aussi nous regarde. Tant de choses passent dans ces regards...
Et c'est parti ! Il faut maintenant aller au bout de ce concert que l'on a tant travaillé, en donnant le meilleur de nous-mêmes.
On est À FOND ! On est en phase avec les musiciens, avec tous les pupitres. La musique et les voix s'envolent et résonnent dans les voûtes. On a oublié tout le reste ( on a même oublié que ça caille ). Tout ce qui compte, c'est le Chef, les musiciens, nos potes autour de nous et LA MUSIQUE.
ON DÉCHIRE !
( Bon, je m'emballe un peu, ceci était le concert idéal, qui se produit parfois, mais pas toujours, hélas. Revenons à la réalité : au risque de passer pour une affreuse rabat-joie, je dois reconnaître que nous ne regardons pas toujours le Chef comme nous le devrions, nous avons tendance au contraire à rester le nez dans nos partitions. D'où de fâcheuses conséquences : des voix qui ne portent pas, des fautes de rythme, des départs en avance ou en retard... )
Après cette mesquine parenthèse, reprenons le cours de notre concert idéal...
Nous arrivons au final : A----MEN / AL---LE------LU---------IAAAA ( oui c'est souvent ainsi que se terminent les oeuvres sacrées ).
Nous sommes fortement et longuement applaudis.👏
Nous saluons avec grâce et synchronisation ( pour le salut, se reporter au paragraphe " l'entrée " avec laquelle il existe des similitudes concernant le décalage entre théorie et pratique ). Tout le monde applaudit tout le monde, c'est un peu confus, il y a encore quelques remerciements ( je passe ), et de nouveaux applaudissements.👏
Alors forcément nous sommes bien obligés de chanter un " Bis ". On fait semblant d'être surpris mais on l'avait préparé. Et là attention danger ⚠️: le bis peut être calamiteux si on ne se reconcentre pas vite fait, si on reste sur notre petit nuage⛅, grisés par le succès.
Nouveaux applaudissements, nouveau salut.👏
7. Et nous sortons ( cf. paragraphe sur l'entrée ).
Dans les coulisses nous nous congratulons, nous admettons aussi avoir fait de rares et petites erreurs " qui ne se sont sûrement pas entendues, la preuve c'est qu'ils ont applaudi ". Nous récupérons nos affaires. Nous trainons un peu, nous avons du mal à nous quitter. Nous sommes contents et un peu tristes à la fois car quelque chose se termine. Peut-être redonnerons-nous un jour ce concert, mais peut-être restera-t-il unique. Tout ce travail pour un seul concert ! Mais quand même, qu'est-ce que c'était bien ! 😊 Les airs vont nous trotter dans la tête toute la nuit !🎵
Allez, rendez-vous à la prochaine répét, pour une nouvelle et belle aventure.
PS : je n'ai pas évoqué la quête, qui est faite soit à l'entracte soit à la sortie, non par des choristes mais par des personnes amies et dévouées . Elle est indispensable si nous voulons rentrer dans nos frais. Mais il ne faut pas avoir l'air de quémander ou de forcer la main. 💶💱
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